Morné Steyn & Jaque Fourie
Alors que la tournée d’automne débute pours quelques nations du sud, il est temps de faire le point sur les forces en présence. Cette série de tests a été lancée à Tokyo lors de la quatrième édition 2009 de la Bledisloe Cup. Les All Blacks ont encore une fois survolés les débats face à des Australiens navrants de faiblesse. Il faut donc se rendre à l’évidence… l’Australie ne fait plus peur! Pendant que les nations celtes se sont réorganisées pour devenir des sélections compétitives, pendant que les nations latines améliorent leur niveau de jeu, les Australiens ont perdu leur statut de maître de la discipline et doivent maintenant reconquérir le respect du monde de l’ovalie. Les Néo-Zélandais, malgré leur victoire, n’inspirent plus la même crainte qu’il y a encore deux ans. Ils doivent également redorer leur blason et se positionner comme favoris pour leur mondial à domicile.
Tout roule pour les Boks
Les Springboks sont sur leur nuage, malgré les blessures de Pierre Spies, Juan Smith et les problèmes judiciaires de Ricky Januarie. Après une finale de Currie Cup explosive et passionnante ayant vu la victoire des Blue Bulls de Pretoria, ils se sont envolés pour l’Europe avec la ferme intention d’écraser toutes les équipes se présentant face à eux. Après la France qui a eu l’indécence de ne leur proposer que le Stadium de Toulouse, ils affronteront l’Italie puis l’Irlande. Afin de conclure une année en tous points parfaite, ils devront réaliser le Grand Chelem en Europe, ce qui devrait être largement à leur portée. L’Europe aura ainsi l’occasion de découvrir Heinrich Brussow, Morne Steyn et Zane Kirchner, les révélations Boks de l’année qui ont survolé la Currie Cup grâce à leur talent.
Le errements Australiens
Quade Cooper, excellent en amical face à Gloucester
Il me semble de plus en plus que la fédération Australienne a pris des leçons “d’excuses bidons” auprès de la fédération Française d’athlétisme. Les Wallabies n’auraient perdu le match face aux Blacks qu’à cause d’une touche défaillante… donc la cause est l’absence de Daniel Vickerman parti monnayer son talent à Northampton. Pourtant il m’a semblé que les Aussies étaient défaillants un peu partout. Privilégiant toujours le physique au lieu de jeu en lui-même, Robbie Deans a décidé d’aligner face à des Anglais une équipe expérimentale. Comment gagner quand l’ossature de la ligne arrière appartient aux Queensland Reds, plus mauvaise équipe du Super 14 depuis 3 ans. Pourquoi ne pas faire jouer les grands espoirs au lieu de lancer des joueurs médiocres ? Pocock, Polota-Nau et Beale représentent l’avenir mais Deans joue la sécurité. Incompréhensible! Digby Ioane, ailier typique, va être testé au centre alors que la révélation O’Connor est sur le banc. Alors que les Anglais sont plus faibles que jamais et qu’une victoire sur eux serait bonne pour le moral, Robbie Deans nous fait une compo digne d’Eddie Jones et John Connolly… Consternant. Les hommes du nouveau capitaine Rocky Elsom ont du pain sur la planche.
Les Blacks en reconquête
Alors que Mehrtens était au sommet, il a été écarté pour laissé la place à Carlos Spencer qui lui-même a du la céder à Dan Carter. Les kiwis ont toujours évolué de cette manière, en faisant confiance aux jeunes et en challengeant constamment les cadres. Cette stratégie a pris fin avec l’arrivée de Graham Henry et l’on connait le résultat. Pour cette tournée, le staff Néo Zélandais a décidé de faire confiance aux jeunes en lançant de nombreux néophytes dont le très attendu Zac Guilford, déjà comparé à Doug Howlett. Même s’il n’ont pas retrouvé leur superbe et n’ont pas survolé les débats face aux Australiens, les All Blacks sont solides avec des McCaw et So’oialo à leur meilleur niveau et une première ligne de qualité. Le bémol reste toujours la touche, mais les absences de Chris Jack et Ali Williams sont une excuse plus que valable.
Si les Springboks semblent sur une autre dimension, les nations Européennes ont un gros coup à jouer face aux Australiens et aux Néo Zélandais. Alors que Gallois, Irlandais et Français semblent avoir toutes leurs armes à disposition, les Anglais auront du mal à obtenir des résultats à cause de la pénurie de blessures qui les touche.