Plusieurs journaux ont fait écho en ce début de semaine d'un mea-culpa présidentiel sur le début mandat de Nicolas Sarkozy. Celui-ci est relativement léger puisqu'il ne concerne que deux anciennes affaires: ses vacances sur le yacht de Bolloré lors de son élection en mai 2007 et celle de la candidature de son fils à la présidence de l'EPAD. Ensuite le président a déstabilisé Rama Yade, très certainement pour qu'elle libère son poste au bénéfice de David Douillet. Une synthèse étrangement courte de deux ans et demi de mandat.
Mardi dernier, le président a donc convoqué plusieurs journalistes, afin de leur faire ces révélations pourtant assez insipides, il leur a été demandé par ailleurs de ne pas le citer comme auteur de ces déclarations.
Les journalistes ont suivi ces injonctions à la lettre puisqu'on a vu fleurir des articles dans lesquels le "on dit", le "indiquait on à l'Elysée" et le "de sources bien informées" étaient légions.
Une polémique symbolique de l'état des médias
Il y' a donc un "petit comité invisible" de journalistes ambassadeurs de l'Elysée dans les rédactions. Cela n'est pas étonnant, ils font très certainement cela au titre de la protection des sources, le président étant relativement exposé médiatiquement...mais très peu juridiquement parlant.
Laissons cette plaisanterie là puisque cette polémique a toute raison d'être, puisqu'elle révèle les usages entre journalistes et politiques. La collusion d'intérêt dénoncée est donc bien réelle.
Nicolas Sarkozy reste donc cet expérimentateur de l'expérience de Milgram qui use et abuse de son autorité afin de tester la soumission de ces interlocuteurs. L'autorité légitime dont il est le porteur, et qu'il a d'ailleurs considérablement affaiblie durant la première partie de son mandat, lui est pourtant conférée par le truchement du vote du peuple Français.
Il a donc intimé l'ordre numéro 1 de l'expérience de Milgram à ce comité invisible, et cela a suffit, les 4 rappels à l'ordre de cette expérience...dans l'ordre:
« Veuillez continuer s'il vous plaît. »
« L'expérience exige que vous continuiez. »
« Il est absolument indispensable que vous continuiez. »
« Vous n'avez pas le choix, vous devez continuer. »
La soumission journalistique est donc bien réelle, et elle marche sans trop requérir aux niveaux suivants des injonctions de l'expérience.
De qui est composé ce comité invisible de journalistes ?
Les us et coutumes étant ce qu'ils sont entre gens qui se connaissent, c'est en écoutant l'énième circonvolution de Frédéric Lefebvre sur Europe1 que je viens d'en démasquer un.
Hiers, lors de du monologue, en guise d'interview, de Frédéric Lefebvre sur Europe1, celui-ci sur la défensive a demandé à Claude Askolovitch malicieusement:l'interview
"Puisqu'il (Nicolas Sarkozy) vous a parlé des erreurs. Je crois que vous y étiez ?"
"On y était" a répondu Claude Askolovitch promptement.
La vidéo du post:
Poser une question à Frédéric Lefebvre? Impossible!