En France, plusieurs maisons d'édition se sont spécialisées dans la redécouverte de titres anciens, tombés, sans se faire trop mal, mais dans un anonymat souvent âpre, dans le domaine public. En Angleterre, Penguin s'est carrément ouvert toute une collection dédiée à ce principe, qui avait connu un succès retentissant en Australie, avant d'être lancé en Angleterre. Faut bien tester le marché.
Mais Penguin éditeur est aussi devenu Penguin, marque. Qui verse, c'est le cas de le dire, dans le mug, la chaise d'extérieur, et d'autres petits trucs à découvrir. On peut donc boire dans L'homme invisible ou prendre des notes sur le carnet Orgueil et préjudices. Le tout inspiré de ces fameuses couvertures de classiques réédités par Penguin...
Pour un mug, même d'un ouvrage libre de droits, compter 8,95 £. Idem pour le carnet de notes. La chaise pliable est, elle, à 69,95 £.
Alors quoi ? Déplorer comme cet article du Guardian que le prix des carnets de notes soit plus cher que les romans eux-mêmes ? Ou froncer les sourcils dans cette création de produits dérivés. Et pourquoi ne pas reprendre le concept du paquet de cigarettes en guise de couverture pour des romans ?
Selon le concepteur des mugs, Tony Davis, il a toujours existé « une affinité naturelle entre le livre et le café ou le thé qui ne s'est jamais reflétée dans les objets avec lesquels nous buvons. Il semblait naturel de les associer. Heureusement, Penguin Books a eu la bonne idée de comprendre le potentiel dans cet accord. »
Et pour ce qui est des chaises longues, évidemment, cela servira les jours de grand soleil pour un peu de farniente sous un arbre, en sirotant un café Jane Austen dans sa tasse Emily Brontë... avec un livre de Dan Brown dans la main ?