Comment se porte la consommation alimentaire biologique en France en 2009? A-t-elle chuté avec la crise? Les grandes surfaces sont-elles toujours numéro un du marché bio? Et les importations, sont-elles toujours aussi considérables, pour tous les produits? Réponses en chiffres, grâce aux résultats publiés récemment par l’Agence Bio.
État des lieux de la consommation de produits bio en France
Le bio, on en parle beaucoup depuis quelques années, et de façon encore plus marquée depuis l’année dernière. Les chiffres sont là pour le confirmer: le secteur est dynamique, avec une croissance de +25% en 2008. Le marché des produits alimentaires bio pèse 2,6 milliards d’euros (soit 1,7% du marché alimentaire total). On comprend que les fabricants soient nombreux à s’engouffrer dans ce marché autrefois qualifié « de niche », et qui, aujourd’hui, tend à se démocratiser.
Grandes surfaces ou magasins spécialisés ?
Les grandes surfaces alimentaires tiennent toujours le haut du pavé, avec 42% des ventes de produits alimentaires bio. Ce sont les produits laitiers qui se vendent le mieux dans ce type de points de vente. Non loin derrière arrivent les magasins spécialisés, avec 40% du marché, très bien positionnés sur les produits d’épicerie. La vente directe représente quant à elle 13% du marché, essentiellement grâce aux fruits et légumes. Le chiffre d’affaires moyen, tous réseaux de distribution confondus, a progressé de 65% en seulement 3 ans…
Les Français mangent bio malgré la crise
En 2008, 44% des Français disaient consommer des produits bio au moins une fois par mois, 23% au minimum une fois par semaine, et 8% tous les jours. En bio, ils s’approvisionnent surtout en fruits et légumes (77% des consommateurs bio déclarent en acheter), et en produits laitiers (70%). Les produits d’épicerie arrivent en 3ème position (56%), suivis par la viande (49%), le pain et la farine (42%), et les boissons (40%).
On pourrait penser que le bio est un marché de luxe, et qu’en temps de crise, les consommateurs se tournent vers les aliments conventionnels, moins chers. Mais non: 82% des consommateurs bio déclarent avoir maintenu, ou même augmenté, leurs dépenses en produits bio. Peut-être parce que manger bio, ça ne coûte pas si cher que cela…
La question des importations, souvent soulevée
L’élevage bio est bien implanté en France: la France est autosuffisante pour la viande et la volaille bio, et les oeufs bio. Elle l’est aussi pour le vin. En revanche, les résultats sont moins bons sur d’autres produits:
- 20 à 35% du lait, des produits laitiers, de la charcuterie, des produits traiteur, du pain et de la farine sont importés ;
- 50 à 60% des produits d’épicerie sucrée et salée, des surgelés et des fruits et légumes ne sont pas produits en France ;
- Pire, 75% des boissons végétales et des jus de fruits viennent de l’étranger, et ce chiffre atteint 90% pour les produits de la mer.
Des résultats encourageants pour certaines filières, un peu moins reluisants pour d’autres (par exemple, l’importation de pommes ou de poires bio, en saison, ne devrait pas être monnaie courante), mais qui s’expliquent facilement pour certains produits: tout ne peut pas pousser en France! A nous, aussi, d’opter pour des produits locaux, et de saison.
Retrouvez tous les chiffres de la bio en France, en Europe et dans le monde sur le site de l’Agence Bio.