L'homophobie, c'est comme les mauvaises herbes.
A peine la dernière arrachée, une nouvelle montre son nez un peu plus loin.
Ne parlons même pas des pays comme l'Ouganda, où une presse aux ordres publie des listes d'homosexuels présumés pour faciliter la chasse aux sorcières des opposants du régime, et où les foules pieuses ont ramené deux fois devant la maison familiale la dépouille deux fois déterrée du fils homo lynché, dont elle estime « qu'il n'a pas sa place au cimetière »..
Ne parlons pas non plus des pays comme l'Iran, où l'on pend des homosexuels dont Ahmadinejad, le Zébulon local, a affirmé qu'ils n'existaient pas.
Les associations LGBT sont actuellement penchées sur l'homophobie dans les banlieues bien de chez nous, où un cocktail détonnant de religiosité mal comprise, de virilité mal placée, de sexualité mal vécue et surtout de manne républicaine mal distribuée cultive une homophobie qui tend à suinter par tous les débouchés possibles.
Le football est une de ces passerelles par lesquelles toutes les couches de la société communient dans une même passion. L'homophobie l'emprunte donc régulièrement pour tenter de se répandre dans une opinion publique qui, pourtant, a cessé d'en être friande.
Récemment, une équipe de foot sortie de nulle part a refusé de jouer un matche contre le Paris-Foot Gay.
http://brethmas.blogspot.com/2009/10/288-scandale-homophobe-dans-le-football.html
Louis Nicollin, photo Capman - Sipa
Or si le Paris-Foot Gay est une équipe qui a pignon sur rue, et qui a initié la Charte contre l'homophobie dans le football, aujourd'hui signée par les grandes fédérations et les plus grands clubs, le club homophobe « Bebel » de Créteil, lui, est inconnu tant de la mairie de Créteil que des stades de la commune où personne ne l'a jamais vu s'entraîner... Il existe juste pour prendre des positions inacceptables...
On pourrait également dire un mot des manifestations sonores et visuelles de la tribune nord du PSG, qui se manifeste tantôt par des cris de singes poussés à l'approche des joueurs noirs, tantôt par des banderoles injurieuses comme celle qui s'adressait aux chtis lors d'un certain match Lens- PSG au Stade de France, et tantôt par des apostrophes homophobes adressées à des joueurs qui ont marqué contre Paris.
Mais l'un des plus orduriers est sans doute Louis Nicollin, président du club de Montpellier, qui depuis des années, sans que personne n'y trouve à redire, gratifie des insultes les plus affligeantes tout ce qui ose marquer des buts contre son équipe.
Notamment par sa dernière production, où il a traité Benoit Pedretti, capitaine de l'AJ Auxerre, de « petite tarlouze ».
Il semble que cette dernière sortie soit « la goutte d'eau qui a mis le feu aux poudres », car même si Benoit Pedretti ne semble pas vouloir porter plainte comme les associations LGBT lui demandent de le faire, Louis Nicollin est tout de même convoqué le 16 novembre à la Fédération Française, où le Comité National d'Ethique aura à se prononcer sur l'ensemble de son œuvre.
Espérons qu'ils sauront enfin faire taire ce Louis Nicollin, par ailleurs manitou du ramassage des ordures de la ville de Montpellier.
Lequel a déjà proclamé qu'il « garderait sa liberté de parole », que « ce n'était qu'une façon de parler », et que « les associations militantes qui l'attaquaient n'avaient rien de mieux pour faire parler d'elles ».
Je ne voudrais pas le décevoir, mais dans sa seule ville de Montpellier, la Gay Pride a réuni 14 000 personnes cette année...
http://www.tetu.com/actualites/france/en-images-la-gay-pride-de-montpellier-bat-des-records-14834
On ne l'a pas attendu.
Ce serait bien de pouvoir ouvrir sa télévision sans tomber sur des sportifs détraqués qui pensent qu'insulter leurs adversaires est une manière honorable de pratiquer le beau jeu.
Tiens, puisqu'on parle de télévision, la présomption d'innocence a encore pris une belle claque hier sur France 2.
Présentation de l'émission avant le 13 heures.
« Bien sûr Jean Pierre Treiber est présumé innocent, enfin juste accusé d'un double crime mais toujours présumé innocent, mais Madame Marie Pascale Treiber nous dira comment on peut vivre 17 ans avec un assassin sans rien voir venir ». Passez muscade.
Enfin, moi, Delarue, je l'avais vu venir.
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