Plusieurs dizaines de pays ont soutenu mercredi aux Nations unies la résolution appelant Israël et les Palestiniens à enquêter sur les crimes dénoncés par le rapport sur le conflit de l'hiver dernier dans la bande de Gaza. Le projet de résolution non contraignante sur le rapport Goldstone semblait ainsi en passe d'être adopté par l'Assemblée générale de l'Onu, qui demande en outre au secrétaire général Ban Ki-moon de soumettre le document au Conseil de sécurité.
Le rapport, commandité par le Conseil des droits de l'homme de l'Onu, accuse Israël et le mouvement islamiste Hamas de crimes de guerre durant le conflit qui les a opposés en décembre et janvier dernier dans la bande de Gaza, faisant 1.400 morts. Nettement plus dur envers l'Etat juif, le texte a été critiqué par le Congrès américain et Israël.
Il y a peu de chance que le texte ou la résolution présentée par les pays arabes aboutissent à des sanctions contre l'une ou l'autre des parties, ont toutefois estimé des diplomates. Lors du débat, les délégués arabes ont salué les travaux du juriste sud-africain Richard Goldstone et demandé que soit mis fin à ce qu'ils ont qualifié d'impunité d'Israël.
Israël a pour sa part jugé que le rapport avait été "conçu dans la haine et réalisé dans le péché".
Contrairement au Conseil de sécurité, dont les cinq membres permanents disposent d'un droit de veto, aucun pays n'a la possibilité de faire obstruction à une résolution en Assemblée générale.
Les Etats-Unis devraient rejeter la résolution, déjà condamnée officiellement par la Chambre des représentants, et les 27 pays de l'Union européenne pourraient s'abstenir, bien que des négociations soient en cours avec les pays arabes, selon des diplomates.
Le vote devrait avoir lieu jeudi au plus tôt, une cinquantaine de délégués, essentiellement de pays arabes ou musulmans, ayant demandé la parole.