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Alexandra David, en 1886, le jour de sa présentation à la Cour de Belgique, devant le roi Léopold II et la reine Marie-Henriette.
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Auteure de nombreux récits retraçant ses péripéties dans divers pays d'Asie, cette aventurière, férue de méditation et morte centenaire, fut la première Européenne à franchir les portes de Lhassa, la capitale interdite du Tibet.
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Envies d'évasion.
Le 24 octobre 1868, à Saint-Mandé (Val-de-Marne), naît Louise Eugénie Alexandrine Marie David. Enfant unique, elle affirme très tôt un caractère indépendant. Fugueuse invétérée, elle n'a que 2 ans quand elle échappe à la vigilance de ses grands-parents ; quelques années plus tard, elle faussera compagnie à sa mère qui l'avait emmenée en promenade au bois de Vincennes ; et plus tard, adolescente, elle s'enfuira de la ville d'Ostende, où elle passait des vacances avec ses parents, qui finalement la retrouveront... en Angleterre !
L'appel de l'Asie.
A la fin du XIX ème siècle, à Paris; l'Orient est très à la mode. Le musée Guimet, consacré aux arts asiatiques, est créé en 1885, et des écrivains comme Edmond et Jules de Goncourt ou Pierre Loti parlent avec passion du Japon, de la Chine ou bien encore de l'Inde. Intriguée, notre jeune aventurière décide de partir, dès le début des années 1890, à Ceylan (actuel Sri Lanka) et en Inde, avant de s'établir à Hanoï, en Indochine (actuel Viêt Nam), où elle exerce le métier de première chanteuse d'opéra.
L'aventure avant tout.
De retour à Paris, en 1897, l'exploratrice s'installe avec le pianiste et compositeur Jean Haustont, avec qui elle part, trois ans plus tard, à Tunis. Là-bas, elle prend pour amant Philippe Néel, ingénieur en chef des chemins de fer, qu'elle épouse en 1904. Mais, sept ans plus tard, elle retourne en Asie. Grâce à sa fortune, elle parcourt l'Inde, le Népal, la Birmanie, le Japon, la Corée, la Chine et le Tibet. Un périple de quatorze ans, durant lesquels le couple correspond inlassablement. A son retour pourtant, la tibétologue, qui a ramené avec elle Yogden, son jeune compagnon de voyage, qu'elle a, de surcroît, adopté, se sépare de son mari.
Sur le toit du monde.
En 1924, après avoir visité des monastères, vécu en ermite à plus de 4000 m d'altitude et reçu l'enseignement d'un des plus grands gomchen (supérieur d'un monastère), c'est déguisée en mendiante qu'elle entre dans la capitale interdite du Tibet, Lhassa. C'est la première femme européenne à y pénétrer. Elle y réside deux mois avant d'être démasquée et chassée par le gouverneur de la ville. C'est pourquoi son incroyable récit, paru en 1927, Voyage d'une Parieienne à Lhassa, connaîtra un grand succès. L'aventurière ne se "posera" définitivement qu'en 1945, dans sa maison de Digne (Alpes-de-Haute-Provence) où elle mourra, en 1969, à presque 101 ans.