Le TGI relaxe les auteurs d'un livre sur l'affaire Rhodia

Par Actualitté
Les auteurs du livre L'Affaire, l'histoire du plus grand scandale financier français, ont été mis en procès par l'AMF (Autorité des marchés financiers). Le Tribunal de grande instance de Paris a statué le 30 octobre sur cette affaire datant du 03 décembre 2008.
L'AMF s'était plainte des propos tenus par les auteurs à son encontre. Le livre se présente sous la forme d'entretiens entre l'ancien président d'une filiale de Rhodia, Daniel Lebard et une journaliste de Challenges, Ghislaine Ottenheimer.
Ils reviennent dans ce livre sur les malversations de Rhône-Poulenc et sa filiale Rhodia qui « ont mis sur le marché, des actions en diffusant des informations inexactes et trompeuses ». L'AMF serait intervenue dans cette affaire mais aurait effectué « une série de trucages pour épargner les principaux responsables de ce scandale, Jean-René Fourtou et Thierry Breton, qui étaient à l'époque administrateurs de Rhodia ».
Et les auteurs n'y sont pas allés de main morte pour dénoncer cela affirmant que l'AMF « n'a pas rempli son rôle, elle n'a pas fait son devoir » et qu'elle « poursuit sa cuisine minable, protégeant les puissants et les tricheurs » ou encore : « Comme Yavé, l'AMF écarte la Mer Rouge pour permettre à Breton de passer au sec ».
L'AFP a reçu une copie du jugement du TGI prononçant « la relaxe sur l'ensemble des faits et allégations contestées » s'appuyant notamment sur un article de la Convention européenne des droits de l'Homme qui fait état du droit à « une liberté d'expression d'autant plus grande qu'il s'agit de dénoncer les dysfonctionnements d'une institution publique ».
Une porte-parole de l'AMF a déclaré : « En l'état de nos informations et à la lecture de la copie de travail de l'arrêt du TGI, l'AMF constate que dans cette décision le tribunal reconnaît que des propos du livre l'affaire l'histoire du plus grand scandale financier, portaient atteinte à l'honneur et à la considération de l'AMF et étaient donc diffamatoires car notamment non fondés » ajoutant « Aussi, si les prévenus ont été relaxés, c'est uniquement sur le fondement de leur bonne foi ».
L'AMF réfléchit à la possibilité de poursuivre l'affaire en appel.