Mais le Klasen tragique, c’est celui qui apparaît dans l’installation Shock Corridor, reconstituée 19 ans après son exposition à la FIAC, c’est celui qui a conçu une machine d’horreur et de torture au rez-de-chaussée du Tri Postal, à partir de la Colonie Pénitentiaire de Kafka, c’est celui qui peint l’ombre d’un homme dont le corps a été désintégré par l’explosion de la bombe atomique (Flash atomique Nagasaki début septembre 1945). On est loin de la joliesse convenue, des peintures trop lisses, trop décoratives qu’il a produites à profusion, bâche après bâche.
Il est difficile pour moi d’écrire davantage sur Peter Klasen sans pouvoir vous montrer plus d’images de ses pièces. Le catalogue, qui vient de sortir chez Actes Sud, est très bien fait.
En même temps le LAAC de Dunkerque présente (jusqu’au 13 février) des photographies de l’artiste, dont la plupart faites sur place, Klasen semblant affectionner ces paysages industriels du Nord. Il est toujours intéresant de confronter le travail photographique et le travail pictural d’un artiste, quand la proximité est si forte, la représentation si réaliste : ce sont justement ses photos de tuyaux, de cuves, de vannes qui ont souvent une irréalité qu’il refuse à ses peintures.
Au LAAC il y a aussi trois tableaux de sa dernière série, Lost Landscape. Voici le n°1, tout en longueur, photo, peinture et néon , avec cette femme aux yeux mi-clos, à la bouche entrouverte, érotisée par le néon rouge, comme absente au milieu de ce paysage décrépit.
Photos de l’auteur. Peter Klasen étant représenté par l’ADAGP, il ne peut y avoir que deux photos et elles seront retirées du bog à la fin de l’exposition. Déplacement fait à l’occasion d’un voyage de presse.