Demain c'est 2012

Publié le 05 novembre 2009 par Yvesd

Plus de doute possible : la campagne pour la présidentielle de 2012 a débuté, les grandes manœuvres ont commencé. Prenant de vitesse ses concurrents, l’IFOP publie un premier sondage, à l’Elysée on prépare la mobilisation, chez Bayrou on fait semblant d’y croire encore, à gôche on réfléchit toujours…

Il est évidemment beaucoup trop tôt pour formuler le moindre pronostic fiable sur l’issue finale, d’autant plus que Josette et Marcel sont à peine au courant qu’en mars prochain y’aura des régionales.

Faut dire aussi que tout le monde a l’air de s’en moquer, tant il est vrai que dans cette France toujours aussi jacobine et hyper-centralisée les seuls enjeux qui vaillent sont nationaux, certainement pas régionaux.

La droite peut bien reconquérir quelques régions ici ou là ; en Poitou-Charentes, Ségolène peut toujours se faire réélire plus ou moins triomphalement avec ou sans l’appui du Modem du cru, ça ne changera rien. Ca n’aura pas plus d’impact sur les résultats de 2012 que n’en eut le raz de marée socialiste de 2004 sur ceux de 2007.

Pour autant il n’est pas trop tôt pour que « Restons Correct ! » vous livre en exclusivité les premières conclusions des rapports en provenance des nombreux espions que nous entretenons, à coup de tournées de (vraie) galette-saucisse, dans le microcosme politique.

La première est que pour les nouveaux venus, la pêche aux voix ne sera sans doute pas miraculeuse. Comme d’hab’, la main invisible du marché présidentiel va d’abord distinguer les valeurs supposées sures, les tronches connues, fréquemment « vues à la télé » et déjà bien installées dans le paysage électoral national. Sans légitimité démocratique préalable ni assise partisane nombreuse et aguerrie, point de salut !

Cher Dominique de Villepin si vous nous lisez toujours, ne rêvez pas. Ni à une présence au second tour, ni même à un score de premier tour à la hauteur de votre ego. Attelez vous plutôt dès maintenant à la rédaction de vos mémoires, c’est très à la mode en ce moment et ça peut être beaucoup plus lucratif qu’une campagne foirée. Vous fîtes en 2003 un joli succès de librairie avec Le Cri de la Gargouille, le monde des lettres réservera certainement le meilleur accueil à votre prochain opus surtout si, comme nous vous le conseillons, vous l’intitulez Le Cri de la Magouille

La seconde conclusion est qu’il est désormais clair que, sauf « accident », Sarko va se représenter. Jean et Carla vont être priés de se la jouer moderato, les sous-offs de l’UMP vont faire rentrer tout le monde dans le rang. Ca sera d’autant plus facile que, au fur et mesure que nous allons nous rapprocher de 2012, il sera de plus en plus évident que seul le président sortant peut espérer faire gagner son camp, comprenez sauver les postes et les sièges de députés incertains.

Jouer les électrons libres n’a jamais été une stratégie durablement payante en politique, juste un moyen de faire causer de soi, de passer à la télé ou de faire la une de 20Minutes.fr…

La troisième est qu'à gôche et notamment au PS on en est loin d’être là. Ca va se bousculer grave au portillon des primaires ouvertes, les coutelas vont ressortir plus affutés que jamais et tout laisse à penser à l’heure où ses lignes sont écrites que, comme en 2007, les camarades vont arriver en 2012 avec un candidat largement contesté par tous les autres prétendants et un programme illisible à force de compromis entre tenants d’une ligne « réformiste » et partisans d’un changement radical de politique.

Si nous devions parier aujourd’hui sur le résultat final de 2012, ce serait sans doute sur Sarko, réélu moins confortablement qu’en 2007, mais réélu quand même.