Merci à Placide
Dans son ouvrage, Jacques Chirac revient sur la période allant de son enfance à l'élection présidentielle de 1995. Le premier tome de ses mémoires est intitulé "Chaque pas doit être un but" (Nil Editions). Le livre doit sortir jeudi en librairie, moins d'une semaine après l'annonce du renvoi de son auteur en correctionnelle dans l'affaire des chargés de mission de la mairie de Paris .
"La politique n'est pas la guerre, mais elle y ressemble", écrit-il, et s'il ne tarit pas d'éloges pour le défunt président Georges Pompidou, avec qui il fit ses premiers pas dans un gouvernement, il ne manque pas une occasion de critiquer Valéry Giscard d'Estaing, dont il fut le premier ministre de 1974 à 1976, date de sa démission.
"La communication a toujours été difficile entre Giscard et moi, avant de devenir impossible à la fin de son septennat, tant j'ai du mal à comprendre ses réactions, ses façons d'être et sa psychologie", raconte Chirac, qui contribua à la défaite de l'ancien président à la présidentielle de 1981 contre François Mitterrand. "Un jour, Giscard assurera avoir "jeté la rancune à la rivière". Mais ce jour-là, la rivière devait être à sec, tant cette rancune est demeurée tenace et comme inépuisable. En démocratie, la défaite d'un homme est rarement une perte irréparable", ajoute-t-il.
Il se montre moins dur avec Edouard Balladur, qui fut l'un de ses proches avant de devenir son rival à présidentielle de 1995. "J'avais confiance en Edouard Balladur", souligne-t-il, rappelant qu'un accord politique, "ayant aussi valeur de contrat moral", avait été conclu entre les deux hommes. "Au fond de moi, j'ai encore peine à croire que le Premier ministre soit en train de trahir ses engagements", dit Jacques Chirac, ajoutant qu'il n'a jamais eu "d'explication d'homme à homme avec Edouard Balladur".