"La question qui se pose à nous est simple: sous quel régime voulons-nous travailler pour les années à venir?"David Bagnoud, président de l'ACCM, en ouverture de la séance d'information sur la loi sur le tourisme mardi passé, a rappelé les enjeux du scrutin pour Crans-Montana. Deux réponses s'offrent à nous le 29 novembre: soit nous continuons de travailler avec la loi de 1996 qui est reconnue comme inadaptée à la réalité d’aujourd’hui, soit nous acceptons la nouvelle loi qui nous dote du financement indispensable, qui nous permet de mettre en place les structures qui répondent à nos besoins. "Nous devons nous détacher de l’émotionnel, des sensibilités locales, des intérêts particuliers pour être plus professionnels et voir l’intérêt global."
Tourisme et aménagement du territoire vont de pair
Pour les Communes, a expliqué David Bagnoud, le changement sera important: la nouvelle loi leur permettra de passer du rôle actuel de contrôleur des comptes et d’observateur à un rôle actif, où elles seront pleinement intégrées dans la bonne marche du tourisme. Les Communes sont chargées de l’aménagement de leur territoire, de son développement, des infrastructures qui servent aux citoyens et aux visiteurs aujourd’hui et demain. Ce territoire qu’elles administrent, personne ne le connaît mieux que les communes. Tourisme et aménagement du territoire vont de pair. Il est donc important que les Communes soient intégrées dans le développement touristique.
Un partenariat public - privé
Si les Communes pourront détenir une minorité de blocage dans la nouvelle société anonyme, le secteur privé aura toute la place qui lui revient. Il s’agira d’un vrai partenariat entre le public et le privé. Car les gens réellement intéressés au tourisme de leur région devront s’investir et s’impliquer. Le tourisme a besoin de l’élan du privé, mais aussi de la réflexion pragmatique du secteur public, des Communes.
Des produits façonnés selon l'attente des clients
Pour avoir la chance de toucher la clientèle, il nous faut des produits conçus par des professionnels, basés sur ce que les clients veulent, sur les besoins que les vacanciers cherchent à combler, il faut donner aux futurs clients des raisons de venir chez nous, des raisons de rester chez nous. Il faut répondre à ces désirs de manière professionnelle, en formatant nos offres, en aménageant notre station selon ce qu’attendent les touristes aujourd’hui.
Nous devons nous détacher de l’émotionnel, des sensibilités locales, des intérêts particuliers pour être plus professionnels et voir l’intérêt global.
Critères de performance renforcés
La nouvelle loi nous donnera les moyens dont nous avons besoin pour la promotion de notre région et l’accueil de nos touristes. La loi renforce également les critères de performance des professionnels du tourisme, le conseil d’administration aura des moyens de contrôle sur ce qui se passe dans la future SA touristique.
Arrêtons de centrer le débat sur le fait que OUI ou NON on devra payer quelque chose sur son mayen, prenons de la hauteur et posons nous les vrais questions, dotons notre tourisme des structures dont il a besoin.
A Crans-Montana,
ne perdons pas de vue que tout ne va pas si bien.
En 1999, nous avions 54 hôtels, en 2009, nous en avons plus que 31. En dix ans, Crans-Montana a perdu 23 hôtels. Des 28 hôtels 3-étoiles que nous avions il y a dix ans, il n’en reste que 11. Dans le même temps nous avons perdu 4 hôtels 4-étoiles. Alors oui, nous avons enregistré des records de fréquentation ces dernières années, mais en réalité nous parvenons juste à faire vivre 23 hôtels! Quant aux deux rues commerçantes de Crans-Montana, on y voit des surfaces inoccupées.
Nous avons 80'000 nuitées en moins aujourd’hui par rapport à vingt ans en arrière!
Cessons de dire que le tourisme va bien. Crans-Montana ne va pas mal, mais notre station est loin du potentiel de développement que l’on entrevoyait il y a vingt ans.
La loi de 1996 ne nous a pas permis d'être meilleurs
Depuis 13 ans nous travaillons sous le régime de la loi sur le tourisme depuis 1996. Cette loi n’est pas bonne. Elle n’a pas permis en tous cas d’être meilleurs. A Crans-Montana, les Communes ont pris les devant en proposant de stopper la dérive et contingenter les constructions de résidences secondaires. Nous avons décidé de regrouper nos forces au sein d’une association de communes. Deux propositions que vous, citoyens, avez largement suivies. Regrouper les forces, c’est justement ce que propose cette nouvelle loi, elles obligent les communes et les prestataires à s’impliquer. La loi nous oblige à avoir des objectifs à long terme, à travailler de manière professionnelle.
Ceux qui tout les jours œuvrent dans le tourisme nous disent qu’il n’est plus possible de poursuivre avec la loi de 1996.
Le Comité directeur de l’ACCM en est conscient et soutient la nouvelle loi, parce qu’il n’y a aucune autre alternative valable.