Isséane, une usine verte pour le traitement des déchets ménagers

Isséane, centre de tri et de valorisation des déchets ménagers de l'agglomération parisienne, a fait l'objet, de manière pionnière, d'une démarche de Haute qualité environnementale (HQE).
Implanté à Issy-les Moulineaux et géré par le Syndicat intercommunal de tri et valorisation des déchets ménagers produits par plus d’un million d'habitants (17 communes des Hauts-de-Seine, 3 communes des Yvelines et 5 arrondissements de l’ouest parisien), Isséane aura pour fonctions de trier pour recycler et produire de l'énergie en éliminant les déchets.
Il intègre deux filières complémentaires de traitement de déchets ménagers sur un seul site :

• le centre de tri pour la préparation au recyclage de 55 000 tonnes issues des collectes sélectives d'emballages, de papier et d'objets encombrants ;

• le centre de valorisation énergétique pour le traitement de 460 000 tonnes de déchets ménagers résiduels en récupérant leur énergie pour la transformer prioritairement en vapeur et accessoirement en électricité.
Via le réseau de chaleur, l'énergie dégagée par la combustion des déchets non recyclables fournira du chauffage et de l'eau chaude sanitaire à l'équivalent de 79 000 logements. L'électricité créée par le procédé assurera l’autonomie électrique du centre et le surplus sera vendu. Cette énergie produite localement, dans le respect de l'environnement, avec un combustible renouvelé et pour moitié issu de la biomasse, permet l’économie de 110 000 tonnes équivalent pétrole. Dans ces conditions, Isséane évite l'émission de 330 000 tonnes de CO². Enfin Isséane réduit de près de 98% la masse des déchets entrant dans le centre de valorisation énergétique. Les 2% restants sont les déchets ultimes, produits sodiques résiduaires et poussières d'incinération ; ils sont stockés en centre d'enfouissement technique (CET) de classe 1.
Isséane doit son label HQE aux caractéristiques techniques et environnementales suivantes :

- L'impact visuel du centre est réduit par l'enfouissement des 2/3 de son volume : sa hauteur est limitée à 21 mètres au-dessus du niveau du sol, soit celle d'un bâtiment de 6 étages. Pour éviter aux riverains la vue de véhicules lourds, les rampes d’accès et voies de circulation sont situées sous le niveau du sol. L'enfouissement du centre de tri permet l'aménagement d'un jardin en surface. Tous les espaces extérieurs bénéficient d'un traitement paysager. La façade est végétalisée et constitue une liaison verte de 150 mètres de long entre les 2 jardins est et ouest.

- Un traitement performant réduit les émissions atmosphériques, sans panache de vapeur. Les odeurs sont traitées à la source : l'air est aspiré dans les fours par la mise en dépression de la fosse de réception des ordures ménagères.

- Les dispositions constructives et l'emploi de matériaux adaptés réduisent les nuisances acoustiques.

- Entre l’ancienne et la nouvelle unité de valorisation énergétique des déchets, le trafic routier est réduit de 86 véhicules/jour, grâce au recours à la voie fluviale et à la diminution du tonnage incinéré (développement du tri et diversification des modes de traitement).

- Des matériaux recyclables ont été employés pour l’enveloppe du bâtiment : bois (filières locales privilégiées), verre, acier (21 000 tonnes d’acier issu du recyclage arment le béton sur le site).

- Des panneaux solaires thermiques fournissent l’eau chaude sanitaire. 32 m² de panneaux solaires couvrent les besoins à hauteur de 50%, et plus de 70% de juin à août, période la plus sollicitée.

- Le nettoyage à sec des sols, l'arrosage des espaces verts avec l’eau récupérée de la nappe phréatique, la réutilisation des eaux de pluie dans le process industriel et surtout le procédé de traitement sec des fumées évitent des consommations importantes d'eau. Les eaux industrielles sont prétraitées dans une station de traitement des effluents au sein du centre (avec un autocontrôle continu) avant leur rejet dans le réseau d’assainissement.

- Les dispositions architecturales et techniques apportent un confort été comme hiver par des moyens passifs. La façade vitrée au nord, les arbres en façade et la toiture végétalisée limitent les apports de chaleur en été. Le double vitrage isolant des murs rideaux réduit les déperditions de chaleur en hiver. La température intérieure, le débit d’air et le niveau maximal de bruit sont choisis local par local. Une gestion technique centralisée pilote l'ensemble de la régulation. La ventilation, inhérente à la situation enterrée du site, est assurée sans recyclage en "tout air neuf". L'installation est en "double flux" avec récupération de chaleur et préchauffage de l’air neuf. Cette technique limite les pertes de chaleur dues à la ventilation. La chaleur de l’air vicié qui sort est utilisée pour réchauffer l’air neuf filtré qui entre.

- À l’intérieur des installations de traitement, l'objectif fixé pour le niveau de bruit est inférieur à 75 dB(A). Après simulation des niveaux sonores des différents équipements du procédé, des écrans absorbants ont été mis en place sur les secteurs des pompes et des convoyeurs à chaînes. Les ventilateurs, pompes, machineries d’ascenseur sont dotés d'isolations antivibratoires et les gaines de ventilation d'un coffrage isolant.

- À l'extérieur des installations, l’objectif acoustique est respecté grâce à l'installation de silencieux sur les systèmes de ventilation et d'un bardage double peau sur la façade sud.

- L'aspiration de l’air de la fosse de réception des ordures ménagères s'effectue par la mise en dépression vers les fours de combustion qui absorbent les nuisances olfactives. Un système de traitement des odeurs prendra le relais durant les périodes d’arrêt.

- Un important système de ventilation est présent dans toute l’installation. Les prises d’air neuf sont disposées de façon à éviter la re-circulation d’air vicié. La fosse à ordures ménagères est mise en dépression pour que l’air passe par les fours de combustion.
Isséane sera mis en service en décembre 2007.

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