Qui prétendra n'avoir jamais éprouvé la douleur qu'inflige la déloyauté ? Il n'est pas question d'interroger ici la cause, l'origine de cette supposée déloyauté. C'est un ressenti, un vécu. Qui dépend d'une appréciation morale. Mais c'est un fait : quelqu'un nous a manqué, c'est-à-dire que ce quelqu'un a manqué à sa parole – telle que nous l'avions entendue.
Ce quelqu'un peut être un proche, un être cher, ou tout aussi bien le représentant d'une autorité. Par les liens qui nous y attachaient, par sa fonction, il était investi d'une certaine confiance. Ce quelqu'un peut être, aussi, une "personne morale", par exemple une entreprise, une association, un groupe auquel on appartient, auquel on s'est, en partie, identifié. Combien d'employés, de managers, de dirigeants même, ont expérimenté cette blessure narcissique causée par le "manque de reconnaissance", l'impression à un moment d'être abandonné (rachat, fusion, départ d'une figure protectrice…).
Alors ? En parler. Ne pas nier la souffrance ou la minimiser – elle ferait de toute manière son chemin. L'entendre, la voir dans toutes ses dimensions, dans les échos qu'elle propage. Consolider l'essentiel. Et se remettre en selle.