À l'ère du web, la littérature ne se perd pas contrairement aux dires de l'anthropologue Serge Bouchard
Par Saguay
(...) Enfin, la littérature n'est pas en train de se perdre parce qu'on n'écrit plus à la main ou parce que «le style courriel est catastrophique». En fait, si la littérature québécoise se perd, c'est au fond des tiroirs depuis que les éditeurs refusent plus de 90% des manuscrits soumis à leur attention, une pratique purement industrielle et capitaliste sous une autorité autocratique face à laquelle ni les auteurs ni les lecteurs n'ont aucun pouvoir. L'histoire apprendra à nos petits-enfants que le web a sauvé la littérature en démocratisant l'accès à l'édition pour ainsi la libérer du joug des critères de sélections commerciaux imposés par l'augmentation des coûts des gros tirages papier et la saturation du marché. Voilà ce que les anthropologues de demain observerons avec le recul que seul le temps et l'espace permettent contrairement à ceux d'aujourd'hui pris au piège de leurs préjugés face aux nouvelles technologies, préjugés qui les empêchent de comprendre la logique du présent. Définitivement, ce n'est pas la littérature qui fout le camp mais la logique !