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Parc Nature, novembre le quatre…

Publié le 04 novembre 2009 par Lawrence Desrosiers

Le vent souffle l’air marin dans mes narines. Je me sens comme un capitaine au long court, affrontant une tempête au large du Cap Horn. Une vague déferlante tangue le navire, qui gîte maintenant par 45 degrés. Le temps semble venu de prendre une décision, si je veux sauver mon équipage.

Je rêvasse, tout en marchant d’un pas rapide, à la recherche d’une photographie intéressante. Quoique l’heure de la beauté soit derrière moi, le soleil trop haut ne rend pas justice au style écossais du paysage. Je suis au Parc Nature de Pointe-aux-Outardes, sur le coup de midi. Il fait froid, le vent glacial m’oblige à porter tuque, mitaines et cache-col. J’ai pris un raccourci intéressant, qui m’amène à marcher sur des aiguilles de pin; elles colorent en roux le sous-bois. De grosses roches grises me servent de borne, afin de bien suivre la piste. J’ai fini cette course sur la plage, à marée montante. Le sable me pince le visage, pas de temps à perdre, si je ne veux pas me mouiller les pieds d’eau salée.

Rendu plus loin, sur le trottoir de bois, une acrobatie involontaire et inattendue m’a sortie de mes rêveries; une mince couche de limon gelé rend le bois aussi glissant qu’une patinoire. Heureusement, pas âme qui vive aux alentours, mis à part quelques juncos occupés à se nourrir. Je crois bien avoir parcouru un demi-kilomètre, penché comme un pépère, les pieds glissants lentement sur la surface, comme un skieur de fond, pour m’éviter une autre figure de gymnaste olympien.

Du côté ouest du parc, là d’où le vent vient, une tache noir et blanche, assez éloignée de moi, roule en boule sur le trottoir. Ce n’est pas un porc-épic, trop petit. Beurk! C’est une moufette. Je crie, je saute, je frappe de mes pieds le trottoir de bois; elle m’a entendu. Elle entre lentement dans la forêt. Pas pris la chance de me faire parfumer par cette bestiole, un petit détour sécuritaire le long de la plage, a réglé le problème.

« Tous aux chaloupes de sauvetage! », ai-je crié aux marins. Je rêvasse encore, ça écourte le chemin du retour.

Lo x


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