Sale temps, décidément : en l'espace de trois jours, voilà que les magazines littéraires ont vu grossir leur rubrique des chiens écrasés, en annonçant des morts d'auteurs. Et la dernière en date, c'est celle de Pierre Silvain. Mais cette dernière, confirmée par l'éditeur Verdier, touche encore plus car c'est la seconde fois en peu de temps que cet éditeur doit déplorer un décès.
Début octobre, c'est en effet Gérard Bobillier, fondateur de la maison qui s'en allait, victime d'un cancer.
Cette fois, c'est un auteur qui à 83 ans est décédé, vendredi dernier. Depuis 2002, il publiait chez Verdier, avec un dernier ouvrage, Assise devant la mer, paru en août dernier. Sa carrière d'écrivain avait connu diverses maisons, telles que Plon, Gallimard ou Mercure de France. C'est en 2007 que le grand public l'avait redécouvert avec Julien Letrouvé colporteur, qui avait été passablement acclamé par la critique.
Voyageur impénitent et ancien membre du PEN, Pierre Silvain - Pierre Duret de son vrai nom - est né « au Maroc, de parents d'origine limousine. Enfance passée dans le bled, études secondaires à Casablanca, école des Beaux-Arts, puis études de droit à Rabat, à l'issue desquelles il entre dans l'administration des Finances où il fait carrière, parallèlement à ses activités littéraires. Quitte le Maroc après l'indépendance de ce pays, en poste à Sarrebruck, avant son affectation à Paris. » (Verdier)
Philippe Duron, député maire de Caen aura été le premier a salué sa mémoire, retrouvant celui qui avait été en 2008 honoré du prix littéraire de la ville.