Olivier Emond : Ce soir, Emery, vous revenez sur ce qu’a fait naître la mort de Michael Jackson
Emery : Oui, souvenez vous de cette nuit et ces jours qui ont suivi où le monde s’est arrêté, où une star a disparu, où des centaines de milliers de personnes se sont regroupés ou on parlé de Michael Jackson, où le Moon Walk a été interprété par toutes les générations...
La disparition du roi de la pop a suscité un engouement planétaire et des millions d’internautes ont échangé des messages en commencant le plus souvent leur témoignage par « Tribute to MJ ».
Olivier : Qu’est ce que cela a d’étonnant qu’une star planétaire reçoive autant d’hommages ?Emery : Oh rien. Ce qui est intéressant dans ce phénomène est le besoin que nous avons de communiquer autour d’une tombe.
Comme d’un fait exprès, au milieu des suicides qui ont ébranlé France Télécom, sa filiale Orange vient d’ouvrir un site web intitulé Memory Life. A contre-courant des débats qui agitent nos politiques sur le droit à l’oubli sur Internet, Memory Life propose au contraire de tout stocker, tout archiver, tout conserver par-delà le temps. Une sorte d’immense base de données d’informations relative à vous et à moi.
Olivier : Cela ressemble à une opération marketing pour récupérer des données !Emery : C’est aussi un peu l’impression que cela laisse en arrière cœur.
Mais, il faut leur accorder le bénéfice du doute. La posture que Memory Life prend en tant qu’agitateur de souvenir nous ramène aussi à notre devoir de mémoire.
A Lyon, à Paris, des associations telles que les morts sans toit (T-O-I-T), ou les morts de la rue, s’engagent à accompagner en leur dernière demeure ceux et celles qui meurent seuls dans nos rues… histoire qu’il y ait au moins quelqu’un pour se souvenir d’eux.
Signe des temps, ce que révèle le nouveau site de Orange par son souhait de se souvenir de tout est l’extrême solitude de l’internaute face à son écran à vivre seul alors que le monde est en bas de chez lui…
…et qui sait, s’il sortait, il pourrait donner un coup de main à ce type qui risque de partir, seul.