Comme le dit si bien la talentueuse Anne Roumanoff : on ne nous dit pas tout. Ainsi, le maire de Louviers, pour justifier l'augmentation des impôts locaux de sa ville en 2009 a-t-il comparé la situation de celle-ci avec celle de Rouen « où le maire socialiste, Valérie Fourneyron, a sensiblement augmenté les impôts. » Ce que nous ne savions pas et qu'on apprend aujourd'hui dans le journal Le Monde, c'est que Pierre Albertini, son prédécesseur, avait pratiqué en 2003-2004, une politique d'emprunts à risques à hauteur de 53 % du montant de sa dette.
La banque Dexia, spécialisée dans les prêts aux collectivités locales, a refilé à l'ancien maire de Rouen (UDF) des emprunts toxiques indexés sur le dollar, le yen ou le franc Suisse à des taux variables qui vont devenir en 2010 et 2011 explosifs. De 1,25 % de taux d'intérêt, on va passer à 10 % ! Valérie Fourneyron envisage donc une nouvelle augmentation des impôts locaux de 8 % en 2010 et une chute des investissements de 25 %.
Cela, le maire de Louviers, très au fait de la situation de Rouen, ne nous l'avait pas dit. Il ne nous avait pas dit non plus clairement que la ville de Louviers n'est pas atteinte de cette maladie des créances pourries et que l'augmentation de 9 % des impôts a été due à des phénomènes spécifiques liés à une gestion dispendieuse.