Ah, il en fallait un. Et par enchantement, il est tout à la fois ministre de l'Éducation nationale et porte-parole du gouvernement. C'est évidemment Luc 'Skywalker' Chatel qui nous sort un coup du côté obscur de la Force, en annonçant que le débat sur l'identité nationale, amorcé par ce cher Éric Besson, va faire son chemin en direction des écoles. On croirait entendre Ségolène Royal qui voulait faire chanter la Marseillaise aux élèves...
Confiance... J'ai confiance...
Et le ministre se montre rassure : « Je fais totalement confiance aux enseignants en la matière. » Donc, les établissements scolaires vont devoir toucher à un sujet particulièrement délicat, et qui plus est dans le contexte scolaire précis du programme scolaire et plus particulièrement, on s'en doute, de l'Éducation civique.
Bim. Le lien entre les deux est évident. Mais les professeurs sont illico montés au créneau : personne n'a reçu de formation pour traiter de ce sujet dont la République justement débat actuellement, alors la confiance du ministre, ça fait bien plaisir, mais sincèrement, elle ne sera d'aucune aide.
En outre, le ministère n'a donné aucune consigne ni directive sur le sujet, et en fait, laisse tout le monde sur ces déclarations. Depuis le début de la semaine, une partie des préfectures française prend part au débat, alors que Martine Aubry a tranché net sur le sujet : « L'identité de la France, c'est l'appartenance à des valeurs communes. » Encore faut-il probablement les définir...
On pourra toujours retrouver la bonne trougne d'identitaire nationale d'Éric Besson sur le site qui a été lancé concernant le Débat.
Les syndicats n'ont pas tardé à dégainer
Unsa-Education annonce la couleur : pour elle, « les questions sur l'identité de la Nation requièrent retenue, distance et sérénité ». En outre, « cette notion crée plus de divisions que du consensus dont l'école a besoin » et n'a pas sa place, ni comme objectif, ni comme programme.
Côté FSU, même riposte, puisque le syndicat « ne peut que s'inquiéter de voir relancer » ce débat. « Il est à craindre que cette initiative à visées politiciennes revienne à construire de toutes pièces une identité fantasmée, prétexte à stigmatiser et exclure davantage une partie de ceux qui vivent en France, et soit bien loin de mettre en lumière la richesse, la complexité et les contradictions des valeurs et des pratiques qui se sont forgées au cours de notre histoire », précise-t-on dans un communiqué.