Fondée en 2002 par Béatrice Robrolle-Mary, Terre d'Abeilles, une association loi 1901 déclarée d'intérêt général et parrainée par l'Institut européen d'écologie, a pour mission la protection des abeilles et autre insectes pollinisateurs. Elle souhaite sensibiliser le plus grand nombre sur le dramatique déclin de ces insectes utiles dont la disparition aurait des conséquences catastrophiques sur la qualité de notre environnement. Elle entend également se faire le relais du combat des apiculteurs français contre certains insecticides hyper-toxiques, insuffisamment évalués ou illégalement mis sur le marché.
L'abeille est un vecteur de pollinisation indispensable à la biodiversité. Plus de 80% des espèces végétales mondiales et les trois quarts des plantes cultivées par l'homme dépendent en effet des insectes pollinisateurs, la plupart des cultures maraîchères concernées fournissant 35% de la production mondiale de nourriture.
D'où les demandes immédiates adressées par Terre d'Abeilles au président de la République française dans le cadre du Grenelle de l'Environnement :
le retrait définitif de tous les pesticides neurotoxiques et systémiques ;
la non-homologation de pesticides sans évaluation pertinente de leur toxicité ;
l'arrêt des expérimentations et des autorisations d'OGM en plein champ ;
l'intégration de spécialistes de l'abeille au sein des comités d'expertise chargés de l'évaluation des OGM et des pesticides ;
le développement soutenu de l'agriculture biologique et de l'apiculture ;
l'application de la protection de la biodiversité dans la politique agricole.
Pour permettre de mieux cerner l'urgence de cet appel, Terre d'Abeilles rappelle quelques chiffres :
au cours des dix dernières années d’utilisation de certains insecticides systémiques, la France a subi annuellement une perte récurrente de 500 000 ruches et un déficit de production de 15 000 tonnes de miel ;
1 kg de miel produit représente environ un million de fleurs visitées par les abeilles ;
le déficit apicole annuel de la France correspond ainsi à quinze mille milliards de fleurs annuellement non visitées par les abeilles (dont 85% ne seront pas fécondées) ;
courant 2007, aux États-Unis, les apiculteurs déplorent 70 à 90% de pertes dans leur cheptel.
"Si les abeilles, affirmait Albert Einstein, devaient disparaître, l'humanité n'aurait plus que quelques années à vivre."