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Turquie-Israël : l'heure de vérité a sonné

Publié le 17 octobre 2009 par Robocup555
Les relations entre la Turquie et Israël tournent au vinaigre. La semaine dernière, le ministre Turque des Affaires Etrangères a annulé une visite qu'il devait éffectuer en Israël car il n'a pu obtenir l"accord d'Israël" de se rendre ensuite à Gaza. L'annulation par la Turquie de joindre l'armée israéliènne dans les manoeuvres militaires conjointes en est la riposte immédiate. Hier, sur la chaîne Al Arabia, un ancien ministre israélièn des AE trouve judicieux de dire qu'Israél "n'a pas critiqué la Turquie lorsqu'elle a bombardé le Kurdistan" comme si le Kurdistan était la Palestine qui n'est autre chose qu'une prison à ciel ouvert, affamée, bombardée par Israël et dont l'ONU vient de reconnaître le génocide et les crimes de guerre commis à l'encontre des palestiniens de Gaza lors sa sa guerre criminelle en Décembre 2008.

1648174-2219858.jpgLa Turquie a demandé vendredi à Israël de faire cesser la "tragédie humanitaire" à Gaza, excluant un retour aux bonnes relations bilatérales tant que souffriront les Palestiniens et que les négociations de paix au Proche Orient seront au point mort.
"Ce que nous voulons, c'est qu'on mette fin à la tragédie humanitaire à Gaza, qu'on relance les efforts de paix - aussi bien au niveau des Palestiniens que de la Syrie - et surtout, qu'on redonne la priorité à la paix dans la région", a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, en pleine crise entre les deux alliés stratégiques dans la région.
"Lorsqu'on retournera sur la voie de la paix, ces relations de confiance (avec Israël) seront rétablies au niveau où elles étaient auparavant", a-t-il averti, ajoutant que l'offensive israélienne massive sur Gaza, à la fin de l'an dernier, avait porté "un grand coup aux efforts de paix".
Les relations entre Israël et la Turquie, qui sont liés par une alliance militaire, se sont nettement dégradées depuis janvier, lorsque la Turquie, pays musulman, a vivement critiqué l'offensive sur Gaza.
Elles ont connu une nouvelle poussée de fièvre la semaine dernière, lorsque le gouvernement islamo-conservateur turc a interdit à Israël de participer à des manœuvres aériennes internationales, en Turquie.
Et cette semaine, Israël a vivement critiqué un feuilleton diffusé à la télévision d'Etat turque, qui montre des soldats israéliens tuer délibérément des enfants palestiniens, dont un nouveau né, et insulter des Palestiniens.
Le ministre israélien des affaires étrangères Avigdor Lieberman a fait convoquer le chargé d'affaires turc, face à ce qu'il a considéré être " une incitation à la haine anti-israélienne".
"Vers quoi s'oriente la politique turque ? Espérons que c'est vers un renforcement de la paix, et non des extrémistes", a embrayé jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
Évoquant l'annulation des manœuvres militaires, le chef de la diplomatie turque a prévenu quant à lui que "tant que la tragédie humanitaire se poursuivra à Gaza, qu'on ne nous demande pas d'apparaître sur la photo" avec des militaires israéliens.
Il a rejeté toute velléité anti-israélienne de la part de la Turquie, rappelant "à quel point" Ankara a déployé des efforts, l'an dernier, pour agir en médiateur entre la Syrie et Israël, sur la question du plateau du Golan.
"Bien que pas un seul missile (palestinien) n'ait été tiré de Gaza sur Israël depuis huit mois, les enfants de Gaza n'ont pas d'écoles, les gens n'ont pas de maisons pour s'abriter... Comment un pays tel que la Turquie resterait silencieux sur ce sujet ?", a-t-il dit.
Il a refusé de commenter la crise entre les deux pays à propos du feuilleton télé.
Le vice Premier ministre turc Bülent Arinc avait dans la matinée assuré qu'il n'y avait aucune motivation politique dans la diffusion de ce feuilleton, mais il avait laissé entendre qu'il pourrait être retiré des écrans si son contenu portait atteinte aux intérêts du pays.
Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a été un des plus virulents détracteurs de l'offensive israélienne sur Gaza.
"Vous vous y entendez pour tuer les gens", avait-il lancé au président israélien et Shimon Peres, assis à côté de lui au Forum de Davos, en janvier.
Depuis l'éclatement de la crise avec Israël, M. Erdogan a par ailleurs poursuivi sa politique de rapprochement avec ses voisins, dont la Syrie et l'Iran, ennemi juré d'Israël, où il se rendra à la fin du mois.

Par Sibel UTKU BILA


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