Par Karim Emile Bitar
« L’ennui avec les abstractions et les orthodoxies, c’est qu’elles deviennent des maîtresses qu’il faut constamment apaiser et flatter. La morale et les principes d’un intellectuel ne doivent en aucune façon devenir une sorte de boîte de vitesses hermétiquement closes, conduisant la pensée et l’action dans une seule direction. L’intellectuel doit voir du paysage et disposer de l’espace nécessaire pour tenir tête à l’autorité, car l’aveugle servilité à l’égard du pouvoir reste dans notre monde la pire des menaces pour une vie intellectuelle active, et morale. »
Edward W. Said
Des intellectuels et du Pouvoir, Seuil, 1994 [1]
Impossible d’introduire un dossier sur pareil thème sans évoquer la figure admirable et tutélaire d’Edward Said, décédé à New York, le 25 septembre 2003, après avoir consacré sa vie entière à l’étude de cette perpétuelle, inévitable et fascinante interaction entre la politique et la littérature, ainsi qu’aux conséquences souvent funestes de cette interaction, lorsque la littérature vient créer, renforcer ou entretenir les stéréotypes dévastateurs qu’une civilisation peut avoir sur une autre. Edward Said était l’un des très rares intellectuels américains à bénéficier d’une véritable audience et d’une renommée internationales. Du Financial Times au Monde Diplomatique en passant par le Guardian de Londres, de la sud-africaine Nadine Gordimer au japonais Kenzaburo Oe, (tous deux prix Nobel de Littérature), en passant par l’historien américain des idées politiques Louis Menand (Prix Pulitzer), de George Steiner à Salman Rushdie en passant par Nelson Mandela et bien d’autres, célèbres ou anonymes : tous voyaient en Edward Said, professeur de littérature comparée à l’Université Columbia, l’un des intellectuels les plus fondamentaux de notre temps, l’un des derniers clercs pluridisciplinaires, -dans la lignée de Theodor Adorno pour qui Said éprouvait une grande admiration-, humanistes, brillants, pleins d’humour, iconoclastes et surtout courageux.
La parution en 1978 de L’Orientalisme[2] a constitué un tournant dans l’étude des sciences humaines. Depuis, dans les grandes universités américaines aussi bien que dans des facultés indiennes, espagnoles, japonaises ou autre, ont été créés des départements d’ « études post-coloniales », pour poursuivre l’œuvre saidienne. En disséquant avec son esprit incisif les œuvres de Joseph Conrad[3], de Jonathan Swift, de Jane Austen, de George Orwell ou d’Albert Camus, Said est devenu, comme l’a souligné le New York Times, l’un des critiques littéraires les plus influents du XX ème siècle. S’appuyant sur l’oeuvre de Michel Foucault[4] et d’Antonio Gramsci, tout en rejetant le cynisme du premier et le marxisme du second, Said a cherché à démontrer que si la littérature ne saurait être dans l’absolu exclusivement politique, elle ne pouvait non plus être analysée en faisant abstraction d’un contexte et d’un inconscient qui sont quant à eux éminemment et forcément politiques. Ce n’est rien enlever au talent de Jane Austen que de souligner qu’un chef d’œuvre comme Mansfield Park ne peut être compris si l’on évacue d’un revers de la main la question de l’esclavage et des plantations de canne à sucre. De la même façon, l’on peut admirer, avec Barthes, « l’écriture blanche » et le style inimitable d’Albert Camus, mais à partir du moment où Camus se posait lui-même en moraliste, est-il possible de comprendre L’Etranger sans se pencher sur l’impensé colonial et la situation particulière des Français d’Algérie ? On peut certes prendre un infini plaisir à lire L’Education Sentimentale de Flaubert sans se soucier du contexte, mais l’ouvrage n’est-il pas encore plus passionnant si on le lit comme un témoignage sur une génération désenchantée, celle de l’après 1848 et des rêves brisés ? Le cas le plus flagrant est sans doute celui de James Joyce. Certains ne veulent voir dans son Ulysse qu’un sommet stylistique de la littérature anlgo-saxonne, faut-il pour autant s’interdire de voir chez Joyce et particulièrement dans le personnage de Stephen Dedalus un intellectuel tiraillé par les grands enjeux de son époque, le cléricalisme, le nationalisme irlandais et la question de l’Enseignement ? Idem pour Roger Martin du Gard et son Jean Barois, même si ce cas particulier ne fut pas évoqué dans l’œuvre de Said.[5]
Au-delà de la puissance intrinsèque d’une œuvre magistrale et novatrice, traduite en 37 langues, il nous semble que si Edward Said séduisait aux quatre coins du globe, c’était en raison du contraste frappant entre les valeurs qu’il incarnait et les maux dont souffre notre époque. Edward Said a passé sa vie à combattre la principale maladie de notre temps, à savoir les visions « essentialistes » des groupes humains, la tentation de diviser l’humanité en entités fictives, « nous » et « eux », « Orient » et « Occident », la facilité qui consiste à penser que les civilisations sont immuables et imperméables les unes aux autres. A une époque où prospèrent d’un côté l’obscurantisme et le fanatisme religieux, et de l’autre, l’arrogance et le néo-colonialisme, Edward Said était le principal porte-drapeau d’un humanisme laïque qui est fort probablement aujourd’hui l’ultime rempart contre la barbarie. Il avait en horreur le racisme, le nationalisme cocardier, les idéologies de la séparation, les murs, la force brute, les fanatismes religieux, et les impérialismes d’hier et d’aujourd’hui. Il aimait à se définir comme « intellectuel juif, palestinien, libanais, arabe et américain. Et pourquoi pas ? » disait-il en ne riant qu’à moitié, alors que le journaliste de Haaretz le regardait, perplexe mais séduit, en se demandant s’il y avait une chance infime pour que l’avenir ne soit pas celui de Sharon et d’Arafat, mais celui d’Edward Said et de George Steiner. A une époque où l’esprit manichéen règne en maître, où des intellectuels en vue se laissent piéger par la logique sartrienne de « l’enfer, c’est les autres », Edward Said refusait l’hémiplégie cérébrale, n’épargnait personne, n’abandonnait en aucune circonstance son sens critique : porte-voix passionné et éloquent de la cause palestinienne, il n’hésitait pourtant jamais à pourfendre dans les termes les plus vifs les dictatures arabes ainsi que la corruption, le népotisme et la duplicité de Yasser Arafat. Ses critiques dévastatrices contre les politiques israéliennes ne l’empêchaient pas de lutter avec acharnement contre le négationnisme et l’antisémitisme, inacceptables, inexcusables et ne souffrant d’aucun alibi, en tout temps et en tout lieu, quelles que soient les circonstances. Tout en dénonçant avec vigueur les injustices flagrantes et les humiliations au quotidien dont souffre le peuple palestinien, Said fut le premier intellectuel arabe à reconnaître le droit d’Israël à l’existence, à entamer le dialogue, à refuser les boycotts stupides et les logiques communautaristes.[6] De la même manière, celui qui avait décortiqué dans son œuvre les racines historiques et littéraires des préjugés contre les Arabes et les Musulmans n’hésita pas une seule seconde à voler au secours de son ami Salman Rushdie, lorsque celui-ci fut la victime d’une fatwa d’un autre temps. En luttant ainsi simultanément sur tous les fronts, Said se faisait beaucoup d’ennemis chez les intégristes des deux bords et se plaçait dans la position courageuse mais très inconfortable de l’outsider, de celui qui n’appartient à aucune chapelle et n’abdique jamais son libre arbitre. Mais c’est aussi cette indépendance d’esprit qui lui valut l’admiration sans borne de ceux qui partageaient ses idées et le respect non feint de ses adversaires, comme en témoigne l’immense estime qu’ont pour lui les grands intellectuels israéliens.
C’est dans le hall d’un hôtel de Londres qu’en 1993 Said, également musicologue de talent, rencontre le légendaire pianiste et chef d’orchestre argentin et israélien Daniel Barenboim. De cette rencontre fortuite naîtra une profonde amitié, qui n’est pas sans rappeler celle qui liait Stefan Zweig à Romain Rolland, ou encore celle de Zweig et du compositeur Hugo Von Hoffmannstahl. D’ailleurs, l’autobiographie de Said, A contre-voie[7], qualifiée par les critiques d’entreprise proustienne de reconstitution du passé, rappelle énormément Le Monde d’hier de Zweig, Said l’exilé se remémorant avec nostalgie cette époque où « il y avait avec moi à l’école des Italiens, des Juifs espagnols ou égyptiens, des Arméniens...[8] C’était naturel. Je suis de toutes mes forces opposé à cette idée de séparation, d’homogénéité nationale. Pourquoi ne pas ouvrir nos esprits aux autres ? Voilà un vrai projet.[9]» C’est également un vrai projet, voire l’une des plus belles initiatives de paix au Proche-Orient dont Said et Barenboim sont à l’origine. Le East-West Divan, qu’ils ont créés ensemble, rassemble dans des ateliers des jeunes musiciens arabes et israéliens de talent. Ils se réunissent tantôt à Weimar, tantôt à Séville tantôt à Ramallah. Par le langage universel de la musique, ils apprennent à se connaître, à s’apprécier, surmontent leurs préjugés, s’efforcent de comprendre la souffrance de l’autre, de s’expliquer mutuellement leurs angoisses respectives. A l’initiative de Said le palestinien, ils feront tous ensemble le voyage à Buchenwald, pour réfléchir à la banalité du mal. Said et Barenboim obtiendront ensemble du roi d’Espagne le prestigieux prix de la Fondation du Prince des Asturies pour la Paix et la Concorde.[10] Comme le souligne Barenboim, « Said était l’exacte antithèse d’un Arafat. Il incarnait une rigueur, une intégrité intellectuelle, une exigence de vérité à une époque où prédominent les doubles langages et les double discours. Son discours était critique de tous, mais il tenait devant tous exactement le même discours ». Said est aussi l’exacte antithèse de bien des intellectuels du XX ème siècle qui ont fait office de scribes du pouvoir, de laudateurs des totalitarismes, qui n’ont abandonné une doxa que pour s’attacher aussitôt à une autre, et qui ont suivi aveuglément maîtres et idéologies, « ces dieux qui toujours faillissent ».
Serait-ce trop demander aux intellectuels et écrivains d’aujourd’hui que de suivre les traces d’Edward Said, de ne jamais oublier que la réalité humaine est une et indivisible, de rester envers et contre tout fidèles à l’idéal universaliste, d’aider à une meilleure appréhension de « l’autre »[11], de ne pas laisser entamer leur capacité de révolte et d’indignation, de lutter avec leurs plumes contre l’ignorance, les préjugés et les stéréotypes qui font le lit des nouveaux impérialismes et intégrismes de tout poil ?
A la lecture du sommaire du présent numéro, le lecteur éprouvera inévitablement un double sentiment d’intérêt pour les thèmes traités, mais aussi de frustration devant les innombrables auteurs et sujets qui sont absents du dossier. « Loin d’épuiser une matière, on n’en doit prendre que la fleur », souvenons nous de ce vers de La Fontaine, tant il est vrai qu’un thème comme « Politique et littérature » ne saurait être traité de façon exhaustive hors du cadre d’une encyclopédie. Les articles que nous vous proposons dans ce numéro spécial ont toutefois ceci de commun qu’ils offrent des éclairages sur des cas marquants et emblématiques, ce qui nous console quelque peu des inévitables absences.
Luciano Canfora, biographe de Jules César[12], signale que la politique, chez le « dictateur démocrate», était indissociable de la création littéraire. Chez les grecs, comme le rappelle Jean-Alphonse Bernard, la poésie a précédé la philosophie. Michel Zink, professeur au Collège de France, souligne que les œuvres de fiction au Moyen-Âge avaient bien souvent pour objectif de contribuer à l’édification morale et politique des Princes. André Kaspi, principale autorité française sur l’histoire des Etats-Unis, évoque Thomas Jefferson le cosmopolite élégant, l’aristocrate révolutionnaire, l’homme d’Etat philosophe, le père spirituel des démocrates du monde entier. François Broche, historien, journaliste et conseiller de la rédaction d’ENA Mensuel nous offre trois contributions passionnantes : la première porte sur les pamphlétaires et polémistes[13], la deuxième est un dictionnaire des écrivains d’Amérique latine, la troisième porte sur l’itinéraire de Vaclav Havel[14]. Avant d’intégrer l’ENA et de se laisser emporter par les sables mouvants de la politique, Elizabeth Guigou avait rêvé aux grands espaces, suivi les traces de Jack Kerouac et analysé avec pertinence l’impact de la Beat Generation sur la société américaine. Michel Bernard[15] évoque le cardinal de Retz et le coquet village de Saint-Mihiel, où le mémorialiste a écrit son œuvre. Bernard Vinot[16] se penche sur l’époque des fulgurantes éclosions, la période de toutes les libertés et de toutes les audaces, celle de la Révolution. Jean Tulard, membre de l’Institut, historien du cinéma et spécialiste de Napoléon, était idéalement placé pour évoquer la fascination qu’a exercée l’empereur sur les auteurs de fiction. Notre ancien président de l’AAEENA Guy Berger évoque avec brio la figure de Chateaubriand, lequel, dans ses Mémoires d’Outre-Tombe se définissait lui-même comme « gentilhomme et écrivain, bourboniste par honneur, royaliste par raison et républicain par goût ». Analyste avisé de l’œuvre Balzacienne, Roger Pierrot[17] nous montre qu’au-delà des deux thèmes fondamentaux de La comédie humaine que sont le pouvoir de l’argent et la montée des provinciaux à Paris, Balzac était l’adepte d’un pouvoir fort, tout en sympathisant avec les théories fourieristes ou saint simoniennes de lutte contre la paupérisation. Sylvain Pivot, vénéré doyen de notre comité de rédaction analyse la répulsion qu’a inspiré à la quasi-totalité des écrivains français la sanglante Commune de Paris, et la bonne dose de mauvaise foi qu’il a fallu à Karl Marx pour en tirer un ouvrage de propagande qui connaîtra une étonnante postérité. Ami et collègue d’Edward Said à l’université Columbia, Henri Mittérand a consacré une oeuvre monumentale et plusieurs milliers de pages à Zola, dont Anatole France disait qu’il fut « un moment de la conscience humaine». Mittérand insiste sur le fait que Zola n’a aucunement viré sa cuti en 1880 et qu’il a toujours été un « républicain incommode », fidèle à lui-même, animé d’un mépris souverain pour les magouilles et les compromissions, intransigeant et marqué par les idéaux positivistes. Dans la thèse qu’elle a consacrée à Otto Abetz, Barbara Lambauer a démontré que celui-ci, loin d’être un « Talleyrand au petit pied » ou un « heureux parvenu du nazisme », a toujours eu l’oreille d’Hitler et qu’il a réussi, avec sa savamment simulée « modération » et avec une habileté machiavélique, à manipuler une grande partie de l’intelligentsia française et à l’entretenir dans un état d’esprit sinon favorable du moins neutre vis-à-vis du III ème Reich et de ses funestes visées. Alain Larcan, à la fois brillant médecin et historien de talent, évoque l’immense culture et les passions littéraires du général de Gaulle. Violaine Massenet[18], elle-même élevée dans le marais saintongeais, retrace avec empathie le chemin de cet écrivain catholique et homme libre que fut François Mauriac, l’un des rares témoins moraux du XXè siècle. Nicolas Tenzer[19] souligne à juste titre que dans certaines productions contemporaines, l’apolitisme lui-même en vient à constituer une politique. Christian Savès rend hommage à ce « professeur d’hygiène intellectuelle » que fut Raymond Aron.
Parmi les nombreuses réflexions que suscite la lecture de ce riche dossier, l’une nous interpelle tout particulièrement : les personnages les plus fascinants de l’Histoire, -pas toujours et pas forcément les plus moraux mais souvent les plus visionnaires et les plus empanachés-, étaient tous membres de cette toute petite confrérie qui réunit les hommes d’Etat qui furent aussi d’avides lecteurs, de grands intellectuels, des « littéraires », souvent de grands écrivains. Il y a fort à parier qu’il ne s’agit pas là d’une simple coïncidence. César, Jefferson, Napoléon, Chateaubriand, Gandhi, de Gaulle, Vaclav Havel et aussi beaucoup d’autres que nous n’avons pas pu évoquer dans le cadre de ce hors-série, Alexandre le Grand, Marguerite de Navarre, Constantin VII de Byzance, Frédéric II de Prusse, Catherine II de Russie, Aimé Césaire… : leur action politique était imprégnée de leur culture littéraire, c’est dans la littérature qu’ils ont puisé leurs idées les plus généreuses et leurs postures les plus glorieuses. Pour ceux qui nous trouveraient trop optimistes quant à l’impact de la littérature, rappelons que même un écrivain lucide et pessimiste de nature comme Tahar Ben Jelloun[20] soulignait que « La littérature ne change ni l'homme ni la société. Pour autant, l'absence de littérature rendrait l'homme encore plus infréquentable.»
[1] Ce livre reprend des essais incisifs issus du prestigieux cycle de conférences Reith qu’Edward Said a donné à la BBC en 1993.
[2] La version française de L’Orientalisme paraîtra en 1980 aux Editions du Seuil. Culture et Impérialisme, qui poursuit la réflexion entamée en l’élargissant à l’Afrique et au sous-continent indien, ainsi qu’à des œuvres musicales comme Aida, paraîtra chez Fayard en 2000.
[3] Edward Said, Joseph Conrad and the Fiction of Autobiography, Oxford University Press, 1966.
[4] Sur l’influence de Foucault, voir The World, the Text and the Critic, Harvard University Press, 1983, qui vaudra à Edward Said le Prix René Wellek de l’Association Américaine de Littérature Comparée, ainsi que Reflections on Exile, également publié aux Harvard University Press, en 2000.
[5] Parmi les dizaines d’ouvrages traitant du rapport entre politique et littérature dans l’œuvre de Said, signalons l’ouvrage de Valerie Kennedy, Edward Said, A Critical Introduction, Polity Press, 2000 et celui de Bill Ashcroft et Pal Ahluwalia, Edward Said, Routledge Critical Thinkers, 2001.
[6] Voir notamment l’ouvrage relatant le retour de Said à Jérusalem, où il était né en 1935, après qu’il eut appris qu’il souffrait d’une leucémie incurable : Entre Guerre et Paix, Arléa, 1997, préface de Tzvetan Todorov.
[7] Edward Said, A contre-voie, Le Serpent à Plumes, 2002. Cette autobiographie a obtenu le New Yorker Book Award.
[8] Allusion à sa scolarité à Victoria College, école d’élite du Caire, que Said fréquentera avant de faire ses études supérieures à Princeton et à Harvard. L’un des condisciples de Said à Victoria College est un autre chrétien d’Orient devenu mondialement célèbre, l’acteur Omar Sharif, de son vrai nom Michel Dimitri Shalhoub.
[9] Entretien accordé au Nouvel Observateur en 1997.
[10] Les nombreuses conférences conjointes de Said et Barenboim ont été publiées au Serpent à Plumes en 2002, sous le titre Parallèles et Paradoxes, Explorations musicales et politiques. Said-Barenboim, « un duo virtuose », a écrit Le Monde a propos de cet ouvrage.
[11] Pour une analyse de la perception de l’autre chez Freud, voir l’une des dernières conférences prononcée par Said, Freud and the non-European, publiée en 2003 par les Editions Verso en association avec le musée Freud de Londres.
[12] Luciano Canfora, Jules César, Le dictateur démocrate, Flammarion, 2001.
[13] On lira cet article avec d’autant plus d’intérêt du fait que François Broche est l’auteur de biographies de référence de Maurice Barrès (Lattès), Léon Daudet, le dernier imprécateur (Robert Laffont) et d’Anna de Noailles (Robert Laffont), et qu’il a édité une centaine de chroniques de Maurice Barrès, dans Journal de ma vie extérieure (Julliard)
[14] Sur Vaclav Havel, on se reportera également à l’ouvrage émouvant de Jean Picq (François Rabelais, 1973), intitulé Vaclav Havel, La force des sans-pouvoir, Editions Michalon, 2000.
[15] Le style remarquable, figuratif et intimiste du dernier roman de Michel Bernard, Comme un enfant, (Le temps qu’il fait, Lettres du Cabardès, 2003) nous autorise à y voir un vrai poème en prose, comme il n’y en a plus depuis fort longtemps.
[16] Pour une analyse de sa formation et une meilleure compréhension de la complexe psychologie de Saint Just, se référer à la biographie que lui a consacré Bernard Vinot (Saint Just, Librairie Arthème Fayard, 1985)
[17] Roger Pierrot, Honoré de Balzac, Fayard, 1999.
[18] Violaine Massenet, François Mauriac, Flammarion, 2000.
[19] Même s’il est empreint d’un certain pessimisme, bien compréhensible dans le contexte actuel, le dernier ouvrage de Nicolas Tenzer, Les valeurs des modernes, Flammarion, 2003, est un véritable manifeste pour une « Realpolitik de l’idéal » et se lira avec grand plaisir par tous ceux qu’agacent les dichotomies simplistes et qui ne désespèrent pas de réconcilier mondialisation et justice sociale.
[20] Tahar Ben Jelloun, in Lire, Mars 1999.