ce n'est pas tout, de se
pâmer dans les éloges des vins des millésimes précédents, même si cela console des déceptions de la récolte. Pendant ce temps,
c'est le vin nouveau, qui demande notre attention et nous remplit d'espoir.
Il y a un peut plus d'un mois, c'était encore du jus de raisin prometteur
qui commençait sa fermentation en douceur dans la cuve en haut, au grès de ses levures indigènes, donc
ceux, que les baies avaient apporté sur leur pruine. C'est le petit coté brumeux sur les grains, qu'on voit, quand les raisins ne sont pas maquillés par les résidus de trop de traitements à la
vigne. Les nôtres étaient vierges cette année, le beau temps sec depuis le mois d'août nous avait dispensé de tout traitement, donc même pas une trace bleu-cuivre de bouilli bordelaise en 2009 -
on c'est régalé à croquer les raisins à la vigne et en dessert à la maison, même pas besoin de les laver avant - c'est rare!
La couleur du jus est encore particulièrement profond cette année, cela montrait déjà le premier
échantillon, au goût encore dominé par les sucres pas transformés - jus encore trouble, parce que la fermentation tient les levures et d'autres molécules en suspension et nos pigeages
du chapeau de moût, qui remonte chaque jour en haut du jus dans la cuve, mélangent allègrement tout cela, pour une meilleurs extraction.
Mais maintenant, le bouillonnement dans la cuve c'est calmé et le miracle de la transformation du jus en vin
touche à sa fin. J'ai choisi un "verre d'amitié" - un des verres à dégustation, que Francis Boulard m'avait offert à Bordeaux et qu'il utilise dans sa cave en Champagne, pour honorer ce moment: du vin presque noir de Lisson, qui tapi déjà les parois du
verre de ses larmes épaisses et contraste avec le bleu de notre ciel et le rouge flamboyant de notre pergola...
Et fière, comme tous les parents, j'ai porté ce bébé partout dans la maison, pour le présenter à son environnement pour les prochain 18 mois (une fois enfermé dans
sa barrique à la cave, il n'aura plus trop l'occasion, de le voire).
rouge sur blanc
sur le tapis
persan
couleurs sauvages
en musique
J'ai même joué à la devinette du compte de fée:
Miroir, mon miroir, qui est plus beau
la réponse était sans équivoque:
c'est lui!
dans toute sa splendeur!