Le chœur des pleureurs et des pleureuses, dont l’inévitable et omniprésent BHL, réunis sur le plateau du JT de Canal + pour faire l’éloge de Claude Lévi-Strauss, me donne une excellente occasion de souligner, une fois de plus, la « débilité intellectuelle » de l’époque, qui ne rechigne jamais à dire tout et son contraire, puisqu’incapable – sciemment ou non - de distinguer le relatif, la vérité relative, de l’absolu, LA Vérité absolue.
Et ce n’est pas pour rien que toutes ces soi-disant « élites »,
faiseuses d’opinion, tous milieux confondus [Médias, politiques, intelligentsia (prétendus intellectuels ou pseudo-philosophes) et associations moralisatrices à sens unique,
adeptes du « deux poids et deux mesures], refusent, depuis plus de dix ans, de participer au seul et unique véritable débat d’idées sans cesse proposé, ainsi qu’en témoigne ma
correspondance toujours sans réponse sur le fond, dans laquelle je dénonce pourtant leurs mensonges et leur lâcheté intellectuelle.
Certes, ceci ne les empêche pas de bien vivre – c’est-à-dire sans remords ni regrets - leurs intérêts égoïstes de toutes sortes, à savoir d’amour, de possession et de célébrité - quitte
à tromper et à manipuler sciemment l’opinion pour cela, puisqu’ils ne peuvent plus prétendre ignorer leurs mensonges
et leurs « croyances au miracle » !
Pour le rappeler à l’intention de ceux qui n’en auraient pas eu connaissance, je précise que le véritable débat d’idées ne consiste pas à opposer, « à l’infini », des points de vue relatifs partisans à d’autres, tout aussi relatifs et partisans, mais à les confronter, TOUS sans exception, à LA Vérité éternelle absolue, qui suffit à tous les invalider dans leur prétention à exprimer l’Absolu, LA Vérité absolue. Celle-ci, outre son Unicité, seul gage de l’ « absolument absolu », se caractérise par l’absence de toute contradiction ou incohérence, ce qui ne fut pas le cas de BHL au cours de l’émission du 4 novembre 2009 – et j’aurais tendance à dire : « sciemment » !
C’est, en effet, ce même BHL déclarant sur Europe I à propos de l’islam et du Coran, face à Ayaan Hirsi Ali, une musulmane frappée de fatwa comme Taslima Nasreen, Salman Rushdie et Robert Redeker : « C’est une grande religion, c’est un grand Livre ! », qui citait Tristes tropiques pour rendre hommage à la pensée de Claude Lévi-Strauss.
C’est une excellente illustration de ce que Spinoza nommait des « vérités partielles et mutilées », variant au gré des intérêts égoïstes du moment, c’est-à-dire selon qu’elles confortent ou contrarient notre égoïsme, individuellement ou collectivement - comme il en va des divers intérêts communautaristes d’aujourd’hui !
Ainsi BHL, dont la mémoire n’est pas encore défaillante jusqu’à preuve du contraire, ne pouvait avoir oublié le contenu du livre cité, et notamment ce que Claude Lévi-Strauss avait écrit pour dénoncer la superstition musulmane, comme en témoignent les deux extraits suivants - le premier est tiré directement de son livre, et le second a été publié dans le numéro 1979 du nouvel Observateur du 10 octobre 2002.
I - Extrait de Tristes Tropiques :
« En face de la bienveillance universelle du bouddhisme, du désir chrétien de dialogue, l’intolérance
musulmane adopte une forme inconsciente chez ceux qui s’en rendent coupables ; car s’ils ne cherchent pas toujours, de façon brutale, à amener autrui à partager leur vérité, ils sont pourtant (et
c’est plus grave) incapables de supporter l’existence d’autrui comme autrui. Le seul moyen pour eux de se mettre à l’abri du doute et de l’humiliation consiste dans une “néantisation” d’autrui,
considéré comme témoin d’une autre foi et d’une autre conduite. La fraternité islamique est la converse d’une exclusive contre les infidèles qui ne peut s’avouer, puisque, en se reconnaissant
comme telle, elle équivaudrait à le reconnaître eux-mêmes comme existants.
« Plus précisément encore, il m’a fallu rencontrer l’Islam pour mesurer le péril qui menace aujourd’hui
la pensée française. Je pardonne mal au premier de me présenter notre image, de m’obliger à constater combien la France est en train de devenir musulmane […] »
II - Entretien de Claude Lévi-Strauss au nouvel Observateur
« J’ai écrit dans "Tristes Tropiques" ce que je pensais de l’islam. Bien que dans un langage plus châtié, ce
n’était pas tellement éloigné de ce pour quoi on fait aujourd’hui un procès à Houellebecq. Un tel procès aurait été inconcevable il y a un demi-siècle; ça ne serait venu à l’esprit de personne.
On a le droit de critiquer la religion. On a le droit de dire ce qu’on pense. Nous sommes contaminés par l’intolérance islamique. Il en va de même avec l’idée actuelle qu’il faudrait introduire
l’enseignement de l’histoire des religions à l’école. J’ai lu qu’on avait chargé Régis Debray d’une mission sur cette question. Là encore cela me semble être une concession faite à l’islam: à
l’idée que la religion doit pénétrer en dehors de son domaine. Il me semble au contraire que la laïcité pure et dure avait très bien marché jusqu’ici. »
En conclusion, je ne peux manquer de mentionner ci-après l’entrefilet publié dans le nouvel Observateur (Nº2038, SEMAINE DU JEUDI 27 Novembre 2003), à la rubrique « Courrier des lecteurs » sous l’intitulé Spinoza et Lévi-Strauss contre l’islam, suite à ma lettre du 20 octobre 2003 à Noël Mamère pour dénoncer son anathème public d’ « islamophobie » - en France au XXIe siècle ! -, dans laquelle j’avais notamment écrit :
« […] Je suis partisan d’une liberté d’opinion et d’expression qui ne se partage pas au gré d’intérêts égoïstes partisans – électorat oblige! –, et je revendique donc le droit de penser et d’exprimer mon point de vue sur l’islam. Sinon […] vous auriez sûrement interdit à Spinoza d’écrire:
«Je reconnais tout l’avantage de l’ordre politique qu’instaure l’Eglise romaine et que vous louez tant. Je n’en connaîtrais pas de plus apte à duper la foule et à dominer les âmes, s’il n’existait l’Eglise musulmane, qui, de ce point de vue, l’emporte de loin sur toutes les autres; depuis l’origine de cette superstition, aucun schisme en effet ne s’est déclaré dans cette Eglise.» (Traité des autorités théologique et politique)
Et vous auriez également censuré la déclaration suivante de Claude Lévi-Strauss, publiée dans un entretien au nouvel Observateur, n°1979 du 10 octobre 2002 – cf. rappel ci-dessus en annexe II