Meijer, Melchior
Statins - Miracle drug or tragedy?
Article publié dans le magazine hollandais Algemeen Dagblad le 10 janvier 2004. Lisez aussi ce qui est arrivé au journalitse après la publication de son article !
Cette caractéristique des statines et de leurs effets indésirables a été publiée le 10 janvier 2004 dans le magazine néerlandais Algemeen Dagblad. L'article a conduit à de violentes attaques contre son auteur. Dans une émission télévisée à grande écoute, des médecins et des journalistes complices l’ont accusé d’avoir diffusé délibérément des informations fausses, partiales et potentiellement mortelles. Cela s’est finalement terminé dans le Conseil de la presse néerlandaise, où il a été accusé par une organisation de patients financée par l’industrie pharmaceutique. Le Conseil a conclu: «Bien que l'article soit discutable (« although the article is coloured »), l'auteur a présenté suffisamment de preuves journalistiques pour l’écrire ». L'accusation a été déclarée sans fondement. En dépit de ce jugement et, bien que cet article ait suscité des centaines de réactions de la part des lecteurs (parmi lesquels des médecins) qui ont rapporté de graves effets secondaires, ce rapport n’a jamais eu de suites.
Les statines : médicament miracle ou tragédie ?
par Melchior Meijer
Les statines, ces médicaments qui font baisser notre “mauvais” cholestérol, sont prescrites comme si c'était de l'aspirine. Non seulement dans la “folle” Amérique, mais également aux Pays Bas. Cette année nous en avons ingurgité pour environ 320 millions d'euros et la tendance est à l'augmentation de par notre population vieillissante. La poule aux œufs d'or de l'industrie pharmaceutique sauve des vies. Proclame l'industrie. Ainsi que la plupart des médecins. Mais un nombre croissant de scientifiques inquiets commence à envoyer des SOS. “Les statines évitent quelques crises cardiaques, mais elles provoquent également l'insuffisance cardiaque chronique”, explique un cardiologue.
Un collègue : “Je crois que les gens qui prennent ces médicaments devraient être vraiment, vraiment alertés”.
Êtes-vous sous Lipitor ? Félicitations ! En prenant Lipitor (…) vous êtes sur la bonne voie pour le bon taux de cholestérol. Sur le site Pfizer en néerlandais, ceux qui viennent juste d'obtenir une ordonnance pour les médicaments anti-cholestérol à la mode Lipitor sont accueillis comme le Fils Prodigue. Le message est clair comme du cristal: faites exactement ce que Pfizer dit - ce qui signifie généralement prendre le médicament pour le restant de votre vie - et la terrible limousine noire ne passera pas devant votre porte avant des décennies. Sur l'arrière-plan, des baby boomers actifs et en forme font de la bicyclette joyeusement et passent un bon moment. Ensemble, nous allons vaincre ce maudit cholestérol. Rejoignez le club !
Le Lipitor (atorvastatine) est un des excellents membres de la famille des inhibiteurs de l'HMG-CoA réductase, le plus souvent appelé «statines». En 1987, le géant pharmaceutique Merck a été le premier à lancer ce médicament sous le nom de Mevacor (lovastatine). Mevacor n'est rien de moins qu'une révolution. Enfin, il était possible de normaliser des niveaux même très élevés de cholestérol. Il suffit uniquement de prendre une pilule par jour. Finie l'époque des régimes inquiétants et inhumains, réduisant la cuisine du patient au pain en carton-pâte et aux carottes. Plus de poudres amères vous rendant terriblement malade. Et, ce qui est encore mieux: les statines n'affectent pas le «bon» cholestérol HDL.
Maintenant, dix-sept ans plus tard, toutes les grandes sociétés pharmaceutiques ont commercialisé leur propre statine.Certaines sont un peu plus puissantes que d'autres, mais elles font toutes essentiellement la même chose. Des millions de personnes partout dans le monde prennent avec obéissance chaque jour leur Zocor, Lipitor, Lescol, Crestor, Pravachol et autres clones. “Les statines sont le nouvel aspirine”, a proclamé récemment le chercheur Rory Collins dans la revue médicale The Lancet, se référant aux “fantastiques” résultats de son étude de protection cardiologique.
Son expérimentation durant 7 années avec 20 000 Britanniques, partiellement payés par Merck, a montré que les statines offraient à tout le monde une légère protection contre une attaque cardiaque. Les gens d’un certain âge, les jeunes, les hommes, les femmes, les personnes avec un taux de cholestérol très élevé et les personnes avec un taux normal ou même avec un faible taux de cholestérol. Notre propre spécialiste de l’athérogénèse, le Prof. Anton Stalenhoef de l’université de Nimègue s’est exprimé un peu plus subtilement, mais s’est néanmoins félicité des résultats les considérant comme “extrêmement positifs”.
Il a même appelé les statines “la nouvelle pénicilline”. Cela doit être très agréable d’être employé par des sociétés comme Merck, Astra-Zeneca, Novartis et Pfizer de nos jours. Il semble que leurs traitements diminuant le taux de cholestérol à 1000 euros par personne et par an atteindra des ventes inégalées dans les années à venir.
Il existe, toutefois, des médecins et des scientifiques qui montrent la croisade de cette pilule miracle lucrative avec les yeux d'Argus (ndt: un regard pénétrant). Dans des revues médicales réputées, ils mettent en garde contre des effets secondaires négatifs lors d’une utilisation sur le long terme. Leurs doutes ne sont pas du tout bénins. L'utilisation de statines pourrait avec le temps favoriser le cancer, l'insuffisance cardiaque chronique et des problèmes de mémoire, disent-ils; les effets secondaires que nous ne trouvons pas dans la notice d’information.
Une médecine cardiaque provoquant une insuffisance cardiaque? Début 2002, un groupe de cardiologues australiens demandaient dans l'American Journal of Cardiology une étude indépendante sur ce supposés paradoxal “effet secondaire”. L'insuffisance cardiaque chronique, une maladie invalidante dans laquelle le muscle cardiaque lentement mais sûrement perd sa capacité à pomper, est de plus en plus fréquente dans le monde occidental. Tellement courant, qu'il ne peut être expliqué par le vieillissement de la population et le nombre croissant de personnes survivant à un problème cardiaque aiguë, d'après les auteurs de l'article. Ils ajoutent que « les médecins attentifs partout dans le monde soupçonnent un risque dans la prescriptiongénéreuse de statines ».
Bien sûr cette suspicion n'est pas tombée d’un grand ciel bleu. “Les statines font des victimes - un grand nombre de victimes - et on voit maintenant assez clairement comment elles le font,” est le commentaire audacieux du cardiologue Peter Langsjoen de Tyler, Texas, USA. Langsjoen a renoncé à une carrière attrayante dans un hôpital universitaire afin de consacrer sa compétence à ce qu'il appelle «l’insuffisance cardiaque congestive induite par les statines». Langsjoen: « Les statines bloquent l'enzyme HMG-CoA réductase ». Cette enzyme est responsable de la production d'une substance appelée «mevalonate».
La mevalonate à son tour est le précurseur à la fois du cholestérol et de la co-enzyme Q10. Cette Q10 - aussi appelée ubiquinone, car elle est impliquée dans des myriades de processus physiologiques - est essentielle à la fonction des mitochondries, les usines d'énergie dans nos cellules. Une personne consommant des statines, non seulement prive le corps de son cholestérol, mais aussi d'une grande partie des Q10 que l’organisme produit habituellement. Plus la dose de statines est élevée, moins ces deux facteurs essentiels seront à la disposition du corps.
La cellules dépendant le plus de la Q10 sont celles du système nerveux, les muscles du squelette, mais plus particulièrement celles du muscle cardiaque. les cellules du muscle cardiaque se gavent littéralement elles-mêmes de Q10. Si elles n’en obtiennent pas assez, elles vous lâcheront, tôt ou tard. C'est le moment où le patient présente des symptômes d'insuffisance cardiaque. Les utilisateurs de statines les plus âgés développeront des niveaux dangereusement bas dans les 6 à 12 mois. Pour les plus jeunes, il peut s'écouler plusieurs années avant que les problèmes ne se manifestent.
Quels sont les symptômes? Principalement une extrême fatigue et des douleurs musculaires et articulaires, selon Langsjoen. Plus tard, l'essoufflement peut suivre. « Je vois 2 à 3 nouveaux cas d’insuffisance cardiaque induite par les statines chaque semaine dans ma clientèle. La première chose que je fais est de mesurer leurs niveaux de Q10 et de les augmenter avec un complément. D'ailleurs, au Japon, le complément Q10 est une démarche de routine chez les patients souffrant d'insuffisance cardiaque congestive. Le traitement est bien documenté.»
L'année dernière, Langsjoen a publié ses propres recherches dans lesquelles il observé que les deux tiers des personnes âgées sous statines montraient des signes de “dysfonction diastolique”, un des premiers signes de l'insuffisance cardiaque, après seulement six mois de traitement. « Les médecins prescrivent ces médicaments avec résignation et insouciance (reckless abandon). Nous parlons de choses extrêmement difficiles.»” Au cours de l'été 2001, un nombre impressionnant de personnes est “soudainement” mort de rhabdomyolyse, un «rare mais très grave effet secondaire des statines». Toutes ces personnes étaient sous Baycol / Lipobay (cérivastatine), une statine que Bayer a commercialisée trois ans plus tôt.
Quand une stratégie agressive de déni ne fonctionne pas, l’entreprise ne voit pas d'autre solution que de retirer la pilule qui était leur fer de lance sur le marché. Est-ce que Baycol / Lipobay étaient bien plus dangereux que leurs sœurs de la concurrence? «C'était une statine très puissante», explique Langsjoen. « Mais le lipitor de Pfizer est seulement un peu moins puissant et ne tuera donc qu’un peu moins de personnes. Une statine est une statine.»
Après l’incident du Baycol/Lipobay, un groupe de scientifiques, dirigé par le biochimiste italien Gian Paolo Littarru, envoya une pétition à la FDA et aux autorités sanitaires de l'UE. Extrait de cette pétition: «Il se peut que les décès signalés à propos de cette statine soient la partie visible de l'iceberg. (…) L'importance du déficit en Q10 avec la statine observée ne doit pas être sous-estimée. Il existe des éléments démontrant que nous médecins, avec les meilleures intentions du monde, sommes en train de créer une situation de danger mortel chez des millions de patients en bonne santé. Les conclusions de la recherche montrent que le fait d'adjoindre cette humble molécule pourrait éviter des souffrances et des frais considérables. “
Est-ce que les compagnies pharmaceutiques, avec toutes les compétences et la technologie qu’elles peuvent acheter, ignorent vraiment ce que les médecins individuels constatent avec des moyens assez simples? Détiennent t-elles des informations inconnues, montrant que ces médecins inquiets tiennent le mauvais bout du bâton? Une trop grande curiosité de l'extérieur n'est pas apprécié dans ce domaine. Unepersonne qui enquête ne peut obtenir de véritables informations, sauf en utilisant des méthodes illégales. Mais nous pouvons affirmer avec certitude que l'industrie est consciente de ce problème. Merck & Co Inc. a déposé les brevets US 4929437 US 4933165 respectivement le 29 Mai et le 12 Juin 1990, chacun déclarant: une composition pharmaceutique comprenant un transporteur pharmaceutique et un antihypercholestérol efficace inhibiteur de l'HMG-CoA réductase et une quantité de co-enzyme Q10 efficace pour contrecarrer les inhibiteurs de l'HMG-CoA réductase associés aux myopathies des muscles du squelette. Merck revendique les droits exclusifs d’une association de statines et Q10. La combinaison vitale n'a jamais été réalisée. Apparemment, Merck n'avait pas envie de faire cette combinaison de médicaments, les concurrents ne pouvaient pas le faire.
“Nous sommes au début de la plus grande tragédie médicale que l'humanité ait jamais vue”, dit le cardiologue Langsjoen.
« Jamais auparavant dans l'histoire les professions de santé n’ont sciemment provoqué un déficit en éléments nutritif mettant en danger la vie de millions de personnes en bonne santé, simplement en restant les bras croisés avec arrogance et en attendant de voir ce qui va se passer.
Je ne peux m'empêcher de regarder ma merveilleuse profession avec un mélange de douleur et de mépris. »
Pourquoi est-ce que l'industrie pharmaceutique ne met par sur le marché une formule simple qui pourraient empêcher une catastrophe et dans le pire des cas, être inoffensive ?Dans le groupe relativement restreint de médecins indépendants et de scientifiques débattant de cette question ouvertement, une explication prévaut. “Une combinaison de pilule doit passer à nouveau par tous les essais cliniques», explique le biochimiste Christian Allan, ayant travaillé au National Institutes of Health, dans le forum du Réseau International des Sceptiques du Cholestérol (THINCS). “Ils devraient former quatre groupes. Un groupe recevant un placebo, un groupe prenant la combinaison de médicaments, un groupe prenant la statine seule, et un groupe ne recevant que la supplémentation Q10.
Maintenant, de petites études ont montré de nets avantages cardiovasculaires avec la supplémentation Q10. L’essai pourrait donc trouver que les personnes ayant seulement pris la Q10 se portent aussi bien ou même mieux que les groupes prenant la combinaison ou les statines. Cela doit être un cauchemar pour l'industrie. Ils doivent investir une fortune, seulement pour démontrer qu’un “inutile” supplément est aussi efficace et surtout beaucoup plus sûr que leurs milliards de dollars de médicaments de synthèse.
“Et pourquoi l'industrie prendrait-elle un tel risque? Les scientifiques s'inquiètent d'observer une “grande ignorance professionnelle” sur le terrain. Une majorité de médecins n'est même pas conscient du fait que la Q10 joue un rôle crucial dans la production d'énergie cellulaire. Le cardiologue Langsjoen: “Ils pensent que c'est une sorte d’élixir miracle, dans la même catégorie que le cartilage de requin et vinaigre de pomme.”
Pour être parfaitement clair, les statines offrent une certaine protection contre notre première cause de décès, l’infarctus du myocarde. Cette protection est indépendante de la réduction du cholestérol. Les personnes ayant de faibles niveaux de cholestérol en bénéficient tout autant que les personnes ayant des niveaux élevés, tandis que ceux dont le niveau de LDL reste assez élevé (ndlr : malgré la prise de médicaments)ont le meilleur pronostic.
Par coïncidence les statines possèdent de fortes propriétés anti-inflammatoires et sont en mesure de stabiliser les plaques d'athérosclérose responsable de crises cardiaques. Cela sauve des vies. Mais les compagnies pharmaceutiques déforment la réalité. Sans mentir, elles peignent une image quelque peu trompeuse, une manière de jouer avec des nombres. Un bel exemple est WOSCOPS, qui a examiné l'effet de la pravastatine sur les personnes en bonne santé à très fort taux de cholestérol. Aux Pays-Bas, ce groupe est presque automatiquement mis à vie sous statines. Dans ses publications le fabricant présente un impressionnant 25 % de réduction des risques.
Mais qu'est-ce que cela implique? Existe-t-il 25 décès cardiaques de plus dans le groupe n’ayant pas pris le médicament? Pas du tout. Après cinq ans, 98,8 pour cent des patients prenant du Pravachol étaient encore en vie. Dans le groupe placebo «seulement» 98,4 pour cent était encore en vie et actifs. La réduction du risque relatif - la différence entre 1,2 et 1,6 - est en effet 25 pour cent, une différence seulement statistiquement significative. Cet effet modeste est éclipsé par plusieurs études montrant une mortalité tout à fait inquiétante par cancer dans les groupes traités.
Tristement célèbre est l’expérimentation dénommée CARE. Douze femmes dans le groupe des statines ont développé un cancer du sein, comparativement à seulement une dans le groupe témoin. Une autre grande étude, le projet vedette EXCEL de la lovastatine de Merck, a été arrêté après seulement onze mois, parce que le groupe Mevacor provoquait 275 % de morts supplémentaires, principalement du cancer.
Dans les expérimentation sur les animaux, la thérapie par statines provoque presque toujours un cancer et une mort prématurée, mais selon l’industrie, il est impossible d'extrapoler ces «critères d'évaluation difficile» aux êtres humains. Le même argument qu'ils utilisent en ce qui concerne une étude suisse, a récemment été publié dans Nature Medicine. Elle a montré que le Lipitor, le Mevacor et le Provachol retiraient effectivement le cellules-T d'assistance, les Forces Spéciales du système immunitaire.
Les auteurs constatent une puissance immunosuppressive des statines tellement impressionnante, qu'ils leur imaginent un rôle dans les transplantations. Formidable. Pour les patients recevant un 'nouvel' organe. Mais est-ce qu’un baby boomer en bonne santé avec un peu de cholestérol doit accepter joyeusement une démolition de son système immunitaire? Certains cancers aiment un système immunitairedéprimé. En 1996, les chercheurs Newman et Hulley ont écrit dans le Journal of the American Medical Association, en ce qui concerne le risque de cancer: «Les expériences réalisées à ce jour suggèrent que le traitement par statine doit être évité, sauf chez les patients avec un risque élevé et immédiat [d'une crise cardiaque.] “
Le Dr Jörgen Vesti-Nielsen, un médecin de Karlshamn, Suède, a récemment remarqué deux mécanismes possibles pour la stimulation du cancer. Dans une discussion avec des collègues, il dit: «A faible dose, les statines stimulent l'angiogenèse, la formation de nouveaux vaisseaux sanguins. Les tumeurs ont besoin d'éléments nutritifs et donc de sang pour leur croissance. Ils dépendent d'un vaste réseau de petits vaisseaux. Sans la formation rapide d'un tel réseau, une tumeur peut même ne pas se développer. Toute substance stimulant la production de nouveaux vaisseaux contribue au déclenchement et à la propagation du cancer.
En outre, une étude finlandaise indique que les statines rendent les cellules moins sensibles à l'insuline. Qui pourrait encore nier que la résistance à l'insuline est un mécanisme important derrière plusieurs formes de cancer? “De très fortes doses de statines semblent supprimer l'angiogenèse. Toutefois, la grande majorité des personnes ayant un risque modéré de problèmes cardiovasculaires sont soumises pour toute leur vie à un traitement à faibles doses.
A son grand désespoir, l’ancien astronaute et médecin de la NASA en retraite le Dr. Duane Graveline de Floride, a perdu tous les souvenirs de sa vie d'adulte deux fois. Les deux fois, cela s’est produit environ cinq semaines après qu’il ait été mis sous Lipitor. L’équipe des urgences lui a dit qu'il avait subi des épisodes d’Amnésie Globale Transitoire, une affection rare, non enregistrée comme effet secondaire des statines. Graveline est devenu extrêmement préoccupé, sachant que son problème pourrait être le signe d'un début de démence.
Jusqu'à ce qu'il parle au Dr Béatrice A. Golomb, une neuroscientifique à la recherche d'effets secondaires inconnus des statines. Elle lui a appris qu'il n’était certainement pas le seul utilisateur de statines qui tout d'un coup était tombé dans un « grand trou noir pendant quelques heures.»Le Dr Golomb, rassemblant des données pour le compte des National Institutes of Health, publiera les résultats d'une étude indépendante en 2004. Après une publication dans la presse, elle a reçu des centaines de réactions de la part des patients et des médecins. Elle est convaincue qu’il y a un rapport de cause à effet entre l'utilisation des statines, TGA (ndt: amnésie) et d'autres problèmes cognitifs.
Est-ce que Graveline, Golomb et d'autres médecins sont hantés par des terreurs imaginaire? Dans les données que les fabricants doivent présenter s'ils veulent l’approbation pour un nouveau médicament, l’amnésie transitoire globale n'est pas mentionnée. Un tel problème grave doit-il se présentent immédiatement?
Le biochimiste et “debunker de la fraude dans la science médicale” (ndt:Le debunking -de l'anglais to debunk: démystifier - désigne l'action de prouver l'inexactitude de théories en utilisant les divers outils de la logique et de la science. Les debunkeurs appliquent ces outils à ce qu'ils considèrent comme faux, non scientifique ou anormal)
Joël M. Kaufmann de l'Université de Philadelphie (Prof. émérite) a examiné certains rapports et a trouvé une explication peu flatteuse. “Les compagnies pharmaceutiques scindent parfois un effet indésirable grave en plusieurs effets secondaires mineurs, afin que leur médicament soit approuvé”, a-t-il dit récemment dans une conférence. «Il s'agit d'une méthode éprouvée afin de maintenir les effets néfastes vraiment alarmants au-dessous des 1%.»
L’Amnésie Transitoire Globale peut être divisée en catégories comme la confusion, une faiblesse de la mémoire, la sénilité, la démence et une altération des fonctions cognitives. Un problème grave et plutôt courant, se retrouve tout simplement en plusieurs effets indésirables plutôt bénins. Une astuce intelligente que les autorités bien entendu ne démasquent pas toujours.
Avaler ou ne pas avaler, telle est la question pour près de 5 % de notre population. Nefarma, l'Organisation néerlandaise pour les sociétés pharmaceutiques participant à la recherche scientifique, affirme ne pas être au courant de toute perspective de problèmes. Face à la pétition alarmante du biochimiste Littarru et collègues, un porte-parole se réfère au chef des communications et des relations publiques. Pourquoi est-ce que Merck se « repose » sur ces brevets depuis si longtemps?
Pourquoi est-ce que l'industrie n’informe pas les médecins quant aux conséquences potentiellement néfastes du blocage de la synthèse-Q10? Le «chef» doit encore une réponse. Pendant plusieurs semaines, nous avons essayé d'entrer en contact avec elle, elle venait toujours « juste de quitter l'immeuble ». Pas de réaction, pas même un e-mail en réponse.
« Si votre médecin l’a prescrit, vous pouvez être sûr que les avantages l'emportent de loin sur les risques“, explique un porte-parole de l'Association néerlandaise des médecins de famille. Cela dépend dans quel sens vous regardez. Le Dr.Marshall E. Deutsch, un expert en cholestérol qui a étudié l'effet d’une faible teneur en matières grasses dans l'alimentation des enfants, écrit ce qui suit : «La mortalité totale dans les groupes traités est - en dépit de toutes les histoires – non inférieure aux groupes n’ayant pas pris de statines. Même chez les patients ayant un taux très élevé de cholestérol, les gains sont maigres. En outre, les données disponibles indiquent que la mortalité totale augmentera de façon disproportionnée après sept ans de traitement.
Si vous n’avez absolument pas envie de frapper à la porte de Saint Pierre avec une crise cardiaque - si vous préférez assister à la partie finale avec un cancer, une insuffisance cardiaque chronique, un accident vasculaire cérébral, une corde autour de votre cou ou toute autre maladie – vous devez prendre des statines.
Si vous vous souciez de votre façon de mourir, si la qualité de vos années restantes est importante pour vous, alors les statines pourraient être une mauvaise idée. Sauter d'un avion sans parachute offre une excellente protection contre le cancer. Mais avec un tel effet dévastateur sur la mortalité totale qu'aucun médecin sain d’esprit ne l’utilisera comme remède. J'espère que l'avenir nous dira que cette comparaison a été déplacée. Mais il est probable que non. »
Bibliographie de Peter Langsjoen :
Peter Langsjoen
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