Magazine Politique
Barack Obama connait un premier anniversaire de sa victoire marqué par des résultats politiques contrastés.
La perte de deux postes de Gouverneurs démocrates (New Jersey et Virginie) ouvre le débat sur les "difficultés politiques" de Barack Obama.
Ces résultats montrent le véritable enjeu de Barack Obama : assurer la reprise économique.
Le style Obama c'est d'abord une présence, une silhouette, un sourire.
C'est un freshman destiné à exorciser les ratés de Bush et les moeurs de Washington.
Il est un cocktail de nouveauté, de jeunesse et de professionnalisme.
Un professionnalisme qui a donné naissance à une nouvelle génération high tech.
Un professionnalisme qui repose aussi sur un pragmatisme revendiqué qui relègue les idéologies au musée, qui a installé une nouvelle administration avant tout soucieuse de " résoudre les problèmes ".
Mais au-delà de cette ambiance, il y a un rendez-vous : lutter contre la précarité et contre la pauvreté liées à un volant de chômage exceptionnel.
Ce rendez-vous conditionnera l'avenir de la popularité de Barack Obama dans l'opinion publique.
Les Républicains ne s'y sont pas trompés. Si le "problème de l'emploi" n'est pas rapidement résolu, la crise de confiance sera vite là.
Le style ne résistera pas à une conjoncture durable de chômage.
Ce qui importe, ce sont les indices économiques. Qu'ils deviennent encourageants et la popularité reviendra. Qu'ils restent moroses et la crise politique interviendra en novembre 2010 lors des élections du mid term.
La grande leçon de la popularité de Reagan a résidé d'abord dans une période quasi-plein emploi. Un plein emploi atteint y compris au prix de déficits considérables mais le plein emploi.
Sous l'administration Reagan, 9 millions de nouveaux emplois ont été créés. L'inflation est tombée de 12, 4 % à moins de … 4 %.
Un organisme d'études (Cabinet Seymour Lipset) a publié une analyse qui montrait que la courbe de popularité de Reagan était collée très exactement à celle des créations d'emplois. Une enquête a démontré alors que 48 % des votes étaient liés à ce retour à l'emploi. L'endettement fédéral a alors battu des records historiques (
2 000 milliards de dollars). Mais tout résidait dans le niveau d'emploi.
Or sur le front du chômage, tout s'est détérioré ces derniers mois.
L'économie Américaine est au plus haut du chômage depuis 25 ans.
Selon le décompte officiel il y a aujourd'hui plus de 15 millions de chômeurs. A ce chiffre, il faudrait ajouter plus de 5 millions de personnes à la recherche d'un emploi mais non comptabilisées et près de 10 millions contraintes de subir un travail à temps partiel contre leur gré du fait de la conjoncture économique.
Il y aurait donc à ce jour 30 millions de personnes confrontées à un problème d'emploi. C'est une réelle bombe politique.
De plus, la couverture santé a ouvert la question de la fiscalité fédérale à terme.
Ces deux sujets ont mobilisé les classes moyennes en faveur des Républicains pour donner un avertissement au Président démocrate. L'âge de faire doit désormais intervenir pour acter des résultats. Le Président doit montré au niveau des actes le même savoir faire que le candidat qui excellait au niveau des promesses comme le montre la vidéo ci-dessous datant du premier trimestre 2008.