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Bradford Cox est un homme pressé : quand il ne sort pas de disque avec son groupe Deerhunter - l'excellent "Microcastle" de l'année dernière - c'est à son projet solo Atlas Sound qu'il travaille. Voici donc "Logos", les fruits de ce travail de laboratoire personnel. Il ne faut pas se le cacher, le bonhomme est devenu en quelques mois la coqueluche des blogs de rock indépendant et son nouveau disque était donc attendu comme le messie, seul ou presque capable de rivaliser avec Animal Collective sur le terrain de l'expérimentation sonore et du futur du rock. D'ailleurs, sur ce "Logos", on entend Panda Bear, un des membres les plus influents d'Animal Collective, sur le fabuleux et lumineux "Walkabout". A l'écoute de ce titre, on en vient à rêver d'un vrai projet en duo entre les deux hommes sur toute la longueur d'un album. Car je trouve que ce "Logos" n'est sans doute pas à la hauteur de toutes les espérances que certains ont pu mettre en lui - même si un magazine comme Magic parle déjà d'un possible meilleur disque de l'année. "An Orchid" est une très belle chanson, triste à souhait, digne de figurer en bonne place sur le dernier Deerhunter, "Shelia" est une formidable pop-song (déclaration d'amour à sa femme ?), "Quick Canal" fait penser au meilleur Sigur Ros. Mais "The Light That failed" qui débute le disque est par exemple trop long et un peu vain, "My Halo" commence bien, puis se noie un peu dans des bidouillages inutiles. Bref, ce n'est qu'à moitié réussi, même si, au fil des écoutes, on se surprend à réévaluer le disque, progressivement. Bradford Cox seul reste donc un ton au-dessous de ses idoles Animal Collective, mais aussi du dernier essai de son groupe Deerhunter. (le blog de Bradford Cox)
7/10
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