The Walking Dead #66

BLAM! Comme tous les mois depuis 65 mois, Robert Kirkman continue de nous renvoyer dans les cordes. Chaque épisode depuis la sortie de prison est un pas en avant vers le « côté obscur » de l’humanité, et ce dernier ne déroge pas à la règle.

On ne comprenait pas très bien l’intérêt de cet arc sur les Chasseurs, annoncé longtemps à l’avance et sans grand rythme jusqu’alors. On avait déjà vu pire, notamment avec le Gouverneur. RIP. Mais Kirkman manie bien sa barque, et c’est avec les cinq numéros au total qu’on comprend l’importance de l’arc. Ainsi ce ne sont pas les ennemis qui sont à retenir ici, mais la réponse apportée par nos survivants. Survivants qu’on ne voit quasiment plus sous forme de groupe, mais plus de meute, avec ses leaders et les autres. Rick apparaît de plus en plus taciturne et décidé, aussi bien physiquement que psychologiquement. Ayant retrouvés la trace des cannibales, nos héros (ou pas) décident donc de leur faire comprendre la peur et la violence de leurs actes. Ce qui en soit se résume à un instinct primaire : tuer ou être tuer. Ce constat entrevu à la fin du numéro 65 se révèle particulièrement vrai en ce début d’épisode. Kirkman n’aura pas grandement étonné les habitués de la série, on le sait capable de beaucoup de choses.

Rick et consorts ont donc tués. Non pas des morts vivants, ni pourchassés par des tueurs sanguinaires. Non, ils ont répondus à la menace, l’ont neutralisés et l’ont décapités. Ce qui renvoie à l’un des débats que le groupe avait eu dans la Prison, mais qu’ils appliquent froidement ici. Et même en sachant qu’il s’agit d’un geste criminel, il en va de leur survie. Voilà notre troupe qui a basculé froidement de l’autre côte de la limite de leur humanité. Reste à voir ce que cela donnera pour la suite, car ils ne pourront guère faire marche arrière, et leur prochaine rencontre a intérêt à être sympathique. Et sinon, plus d’état d’âme pour anéantir toute menace.. Il ne serait dès lors guère étonnant de voir nos gentils se transformer en méchant, et là encore on s’aperçoit que Kirkman est brillant. Tout est possible.

L’épisode se termine surtout par l’adieu à un des personnages centraux de la série, notre ami estropié Dale. Ce dernier part donc en paix, après plusieurs épisodes tumultueux, et reçoit Rick a son retour de « sauvetage ». Le vieil homme s’en va, et cela créera sans doute quelques conséquences pour la suite. Et c’est d’ailleurs Rick en premier qui prend le temps de réfléchir sur leur acte. Notre personnage principal souffre de plus en plus de la perte de ses repères, comme dit précédemment cela se voit. On termine le mois avec son fils qui admet enfin avoir tué. Un réveil psychologique pas anodin, car cela faisait six numéros que c’était passé sous silence, et comme l’apparition du prêtre avant les derniers évènements, tout est lié. On devrait voir comment cela évolue pour la suite. A commencer par les traditionnels problèmes de ravitaillement…