Comment devenir riche / par Alain Sueur

Publié le 04 novembre 2009 par Argoul

Ce n’est pas le seul argent qui fait la richesse mais le capital économique doit se doubler du capital culturel, du capital social et du capital symbolique pour s’installer dans la durée. Les moyens, le savoir, le réseau social et le pouvoir sont des conditions de la véritable richesse. Une fortune est donc cette accumulation de capital sous ces diverses formes

Les étapes à franchir :

1 - La naissance ou l’alliance. La plupart des fortunes établies le sont par héritage ; certaines par mariage ; d’autres enfin par alliances de circonstances qui permettent de prendre sa part d’une fortune familiale (comme administrateur par exemple).
2 - La chance, c’est le gain au Loto ou une spéculation réussie dans l’immobilier, la bourse ou le capital-risque. Cette fortune-là est la plus fragile. Souvent récente (en une fois pour le Loto), elle est à la merci d’un retournement de conjoncture, de dépenses inconsidérées et d’investissements malheureux.
3 - Le mérite est son talent personnel à faire valoir ses capacités en tant qu’individu (sportif de haut niveau, star de cinéma, chanteur à succès, écrivain de best-sellers, animateur TV, trader ou gérant intéressé aux résultats, grand patron d’entreprise cotée). La fortune s’établit par le talent dans la durée, souvent à la fin de la période créatrice. Cette fortune-là est celle d’une vie ; son assise dans la lignée dépend des investissements qui sont entrepris pour la rendre durable.
4 – Mais le moyen le plus efficace et le plus répandu de devenir vraiment « riche » est de créer (ou de reprendre) une entreprise. Joue alors l’audace pour innover, entreprendre et s’entourer de compétences, mais aussi l’effet de levier de l’endettement par le crédit, l’obstination, et enfin la dose de chance pour percer ou se faire racheter dans des conditions favorables.

Bon à savoir :

Devenir riche est plus difficile en France qu’ailleurs. Thomas Philippon appelle « capitalisme d’héritier » cette variante française qui tend « à privilégier l’héritage, qu’il soit direct (sous la forme de la transmission successorale) ou sociologique (sous la forme de la reproduction sociale par le diplôme et le statut) ». Ghislaine Ottenheimer à propos des échecs des ex-inspecteurs des Finances Jean-Marie Messier à Vivendi, Michel Bon à France Télécom, ou Pierre Bilger chez Alstom, explique pourquoi ils ont échoué aussi lamentablement : « Parce que leur formation est antinomique avec les qualités requises pour diriger une entreprise. Ils sont recrutés pour être des hauts fonctionnaires dans un système centralisé et hiérarchisé. Dans l’entreprise, c’est le marché qui a raison. Or les clients, mais aussi les salariés, même les actionnaires, ce sont les autres. Et les autres, pour un inspecteur des Finances, ça ne compte pas. Ils sont incapables de parler avec les gens de terrain, qui connaissent mieux leur métier qu’eux. » Didier Lombard, nouveau patron de France Télécom, apparaît aussi incompétent en gestion humaine.

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