Par Francis Marfoglia, professeur de lycée agrégé de philosophie, chargé de recherche à l’IRIÉ.
La question de l’orientation se pose à tous les enfants qui entrent dans l’adolescence et par ricochet, à tous leurs parents. Elle se pose aussi à l’institution scolaire qui s’efforce de transmettre aux premiers les savoirs indispensables pour s’intégrer dans la société et peut, seule, en contrôler l’acquisition. Enfants, parents, école, tels sont les trois acteurs qui, ensemble, essaient d’accoucher du bon scénario d’orientation au terme de procédures d’échange complexes qui supposent bien souvent concertation, dialogue, répartition des rôles et division sociale du travail. En théorie, l’orientation scolaire obéit à un principe : ouvrir à tous les enfants la plus grande réussite professionnelle dont ils sont capables. Mais derrière les principes affichés, force est de constater la faiblesse et l’insuffisance des dispositifs existants.
Plus que d’une insuffisance de moyens, c’est en réalité d’une insuffisance d’ambition dont souffre aujourd’hui le système français d’orientation. Contre une orientation mécanique réduite au seul entérinement des résultats portés sur le bulletin, l’auteur plaide ici pour une conception vivante de l’orientation fondée sur la prise en charge par l’élève de son propre destin scolaire. Cette démarche participative invite l’élève à devenir autobiographe, non pas de ce que la vie a fait de lui, mais de ce qu’il souhaite en faire pour lui. Penser l’orientation comme un processus d’expression et un accomplissement de soi plutôt que comme un processus d’entérinement du regard porté sur soi par les autres, faire de l’orientation un processus dynamique permettant d’aider les enfants à enfanter l’homme qu’ils veulent devenir à partir de l’élève qu’ils ont été, tel est selon l’auteur la voie qu’il convient de suivre pour redonner à l’école sa mission et sa vocation éducative intégrale.
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