Florence and the Machine – Lungs (J’AIME : Beaucoup)
Dans la famille des chanteuses pop britanniques à la Lily Allen et Kate Nash, je demande Florence Welch. La jeune femme, auteur d’un premier album, « Lungs », sous le nom Florence and the Machine, a suffisamment d’excentricité pour boxer dans la même catégorie que ses deux rivales. Sauf que plus que les mélodies composées au piano, synthé ou guitare, c’est ici la voix qui fait toute la différence.
Si l’album s’appelle « Lungs » (« poumons » en français), c’est d’abord que Florence a un sacré coffre. Son chant nourri à la soul - comme le montre la reprise du « You’ve got the love » de Candi Staton - se joue d’une impressionnante variété de rythmes et de tons, de vocalises éthérées au cri rageur. Au point que la voix de Florence Welch, poussée par des rythmiques percussives, s’épanouit tout au long des treize morceaux sur plusieurs couches superposées.
Amours intenses
Si l’album s’appelle « Lungs », c’est aussi qu’ici tout se joue du côté du cœur. Composé pour une bonne partie au moment d’une rupture, le disque donne à entendre l’amour dans toute son intensité. Les chansons de Florence Welch aux sonorités douces, et par moment très fines, ont une fichu tendance à s’emballer tels les chœurs entraînants de « Rabbit heart (Raise it up) » ou de « Drumming ». Le cœur de « Lungs » bat ainsi souvent très fort.
Et même quand le tempo ralentit, la violence reste là, à l’état brut dans les textes. « I took a knife and cut out her eye / I took it home and watched it wither and die », chante Florence sur le mélancolique « Girl with one eye ». L’amour se déclare ici aussi bien avec des poings (« Kiss with a fist ») qu’un cercueil (« My boy builds coffin »). Car seul et malheureux à en crever (« I’m gonna drink myself to death » sur « Hurricane drunk ») ou amoureux (« And when you kiss me / I’m happy enough to die » sur « I’m not calling you a liar »), l’issue est la même : la mort.
KidB
Drumming Song :
Kiss with a fist :
Rabbit Heart (acoustique) :