Le quartier du Dauphin a une identité très forte
Il forme un îlot de hangars, d'ateliers de forgerons, d'écuries, de commerces, de cafés et d'habitations qui appartiennent pour l'essentiel à deux propriétaires jusqu'au morcellement en parcelles au début du 20e siècle.
Il est situé entre deux poumons économiques : la place Lavault (place du marché) et la gare (voyageurs et marchandises).
En 1922, c'est dans ce quartier bouillonnant d'activités que le jeune couple, Marie et Joseph Marsault, emménage au 23 boulevard de la République.
Les commerces sont variés : les Cycles Gaury, le Café Continental qui fait également Taxi, le tapissier Bonhomeau, les menuisiers Lavergne et Raintreau, les entreprises de peinture Arnaud-Gouin-Laidet et Simonet-Lhermitte, la papeterie Faucon, le grainetier Goussé, la société privée la Renaissance, la glacière...
L'entreprise, située au 31 compte 250m² de terrain répartis en cours, jardins (170m²) et hangars (80m²). Les locaux enserrent deux cours, une grande, mitoyenne de la glacière, réservée aux camions de déménagement, et une plus étroite, ouverte sur la rue Ricard où logent les chevaux et la charrette, mais également le camion de livraison et un tas de charbon.
En 1930, Joseph fait construire un nouveau bâtiment avec une charpente métallique, signe que l'activité se développe. Il n'aura de cesse entre 1935 et 1958, d'acheter de petites parcelles de sol et de jardins mitoyens à l'entreprise. Il acquiert également quelques terres à la Petite Vozelle. A la retraite du dernier cheval en 1959, l'écurie devient un entrepôt.
De 1922 à 1972, l'entreprise traverse l'histoire et ses camions grenat et ivoire sont connus comme le « Chat Noir ».
L'entreprise et les camions
Si dans un premier temps, l'entreprise ne possède que quelques chevaux, très rapidement (certainement v. 1925) elle investie dans un camion et une remorque destinés aux transports de marchandises volumineuses et au déménagement.
Rappelons qu'en 1914, la France est le 1er constructeur européen automobile et le 1er exportateur mondial et que ce développement a nécessité : une réglementation avec le permis de conduire (1922) et une signalétique normalisée (1934).
C'est lors des premiers conflits mondiaux que le camion prouve son utilité lors des ravitaillements et déplacements tant des personnes que des marchandises. Après la guerre, un stock de 70 000 véhicules est mis en vente, entrainant la chute des prix : les camions deviennent abordables.
C'est la création d'une nouvelle profession : le transport routier.