Agenda :
Anthony Joseph & The Spasmband
26 mars Ancienne Belgique
Nouvel espoir du spoken words on ne peut plus funky, Anthony Joseph & The Spasmband est de passage chez nous. Si leur deuxième album est déjà une belle révélation (voir chronique), il ne fait aucun doute que c’est sur scène qu’il doit se défendre le mieux : mots obscures bondissants de quelque jungle de cuivres et des basses, improvisations jazzy vertigineuses, percussions vaudous, on ne sait pas encore bien à quoi s’attendre… Mais son récent passage aux Transmusicales de Rennes a laissé des traces sans pareil.
Anthony Joseph & The Spasmband
‘Bird Head Son’
Naïve
Voilà un disque comme on en entend peu. Par ou commencer ? D’abord le sieur Joseph, écrivain ayant quitté sa Trinidad natale pour Londres au début des années
90’
Shadow Dancer
‘Golden Tracks’
Boysnoiz Records
Certains pratiquent le binge drinking, comme d’autres l’expédition punitive. Ainsi, Gentil Berger qui, agacé par tous ces gamins qui lui lancent des pierres quand il fait paître son troupeau sur leurs terres, part en campagne pour les butter. Avec tous ses beaux-frères et leurs M16, ce serait vite réglé. Du moins le pensait-il. Seulement voilà, Gentil Berger et ses potes se sont tellement bien marrés et agrandirent tellement leur territoire au passage, qu’ils ont décidé de remettre ça chaque week-end. La bande à Lance-Pierre évidemment ne se laisse pas faire. Du coup c’est le bordel dans toute la région. Si bien que FatAss Monarque dit un jour à Gentil Berger dans un acte de courage historique et péremptoire : « enough is enough ». Ce dernier s’en foutait pas mal car il invoquait son droit d’ainesse et surtout il avait un jour surpris FatAss Monarque à forniquer avec une de ses chèvres dans l’étable. Trop la honte. Lance-Pierre comptait un peu sur Fesse DeMoine qui, bien que n’étant pas du coin, lui avait filé un jour du fric pour acheter du pain et soigner ses blessés. Mais Fesse DeMoine voulait pas se fâcher avec Gentil Berger envers qui il avait une grosse dette. Il resta donc silencieux. Biture expresse, violence tribale/high tech et opportunisme, c’est peu ou prou ce qu’on retrouve sur ce disque gavé d’electro sorti sur le label BoysNoiz. Qui l’eût cru. Rythmes désarticulés à l’extrême, saccades glaciales et désincarnées, vocodeurs passés au mixer, bumpers, slingshots… on dirait la B.O d’un flipper d’ère cyber-punk. Je me demande qui va se prosterner devant ce veau d’or. Tilt, à moins que ce ne soit moi. Dans une nuit de bingerage au ginger ale sans doute? Addiction juvénile et jackpot, ce ‘Golden Tracks’. (jd)
***
Tom Theuns
‘Songs From The River’
Homemaderecords
Il y a quelque chose de rassurant dans ce monde du disque. Tant il y a des majors qui se sentent obligées de se coltiner des espèces de dingos-mégalos à la AXL Rose, tant des labels artisanaux comme ces liégeois de Home Made Records mouillent le maillot pour sortir ici un bien bel opus avec, on imagine, peu de moyens. Une guitare-voix (celle de Tom Theuns donc, du groupe Ambrozijn, en chômage partiel) et quelques sobres percussions ici et là. Des compositions sans prétention dont le dépouillement folk vous laisse monter quelques frissons surnaturels. Dans tout cela, on sent que Tom Theuns a pris son temps pour aller chercher l’inspiration là où elle coule avec le plus grand naturel : au gré des rivières. Il s’est baladé pendant un an avec sa péniche le long de l'Escaut, la Dendre, la Meuse, l'Oise et la Seine. De ces entrelacs, il a ramené les slide de ‘Granchester Meadows Revisited’ et ‘In My Backyard’ qui ruissellent avec une belle fluidité, le fingerpicking de ‘Lucretia’ ou de ‘Dribbon’s Gate’ qui cliquète parfaitement avec sa voix amère et mélodieuse. Ou encore ce jazz ombrageux à la Tom Waits de ‘The Sidewalk Of Love’ qui vous jette à la noyade comme ces amours sans retour. Il y a autre chose de singulier dans ce disque c’est qu’il est subsidié à la fois par la Communauté française et la Vlaamse overhied. Toutes ces choses-là, je ne savais pas qu’elles fussent encore possibles. Démarches sincères et une authentique réussite.(jd)
The Vendetta vs. Danny Diablo
‘When Worlds Collide’
Sonic/Andromeda
Encore ce Bob qui chantait « hit me with music, you feel no pain»… le pauvre, s’il savait que cela a été appliqué à la lettre entre 2002 et 2008 dans certains lieux de détention à travers le monde… vous avez vu ce film « The Road To Guantanamo » n’est-ce pas ? Alors disons d’emblée que ce groupe, The Vendetta, n’a pas de chance. Même s’il faut reconnaître qu’il a tenté d’ouvrir un peu le débat en invitant Danny Diablo à poser un semblant de flow sur de sacrées branlées de hardcore, on n’est pas loin des flatulences qui sentent le méthane sans frontières. Et puis surtout, la vraie catastrophe est venue des USA : maintenant que l’administration Obama a officiellement fait savoir qu’elle respecterait les Conventions de Genève lors de l’interrogatoire de ses « prisonniers de guerre » (oui, vous savez ces Afghans et Irakiens que l’administration précédente avait rabaissé au rang « d’ennemis combattants », les privant de leurs droits humains et de toute dignité), le groupe a perdu une belle chance de se faire écouter par d’autres oreilles que celles de ses fans habituels. (jd)
Various
‘Original Soundtrack:
Palermo
CitySlang/Gema
Le scénario est de par trop classique : vous vous déambuliez en toute rilaxation entre vos bibliothèques musicales virtuelles afin d’écouter le dernier CD de Wim Reynders. Lorsque soudain, bardaf, surgis inopinément une coupure électrique. Panne de secteur de courant? Epouse mal intentionnée ? Le résultat est que sans coup férire, toute votre musique sur ordinateur, votre bottin de téléphone sur ordinateur, votre clé USB branchée sur le megadrive, sans parler de votre ordinateur, tout cela vous deviens ipso facto inaccessif. Qu’à cela ne tiesse, toute l’équipe de la brigade s’est détroussé les coudes pour vous faire une idée de ce qu’on peut appeler ici un disque compacte du film se déroulant à Palerme, cité balnéaire bien connue des bords de mer Rouge. Superbe panorama chanté de cette région aurifère, cette musique n’en comporte pas moins de nombreux titres composés spécialement pour le film par des artistes de renoms : primo, Grinderman, deuzio, Beirut ou Bonnie Prince Billy et enfin tierso, Irmin Schmidt qui signe les instrumentaux reniflant bon l’accordéon. Ne jettez pas encore le bébé dans l’eau du bain car d’autres titres peuvent encore vous réservez de souvenables surprises : j’ai nommé ce ‘Freedom Hangs Like Heaven’ de Iron & Wine, ‘Black Light’ de Calexikot ou encore ce mystérieux ‘Mysteries’ si j’ose dire, de Babette Gibson et Rustin Man qui, si je ré-ose dire, devrait venir à point nommé si vous vous crevez malencontreusement un pneu plat avec votre belle. Allez, bonne route à tous et comme l’on dit dans la langue de Versaché : « hasta la visita, baby » !(jd)
Tartit