Malheureux au jeu du Goncourt, remporté par Marie N'Diaye, finalement, JP sera vengé par un prix Décembre, mais qui résonne avec les accents de la polémique déclenchée autour du Goncourt. Que ce soit chez Livres Hebdo, où l'on évoque la frustration de Bernard Pivot (« Cela s'est passé en deux minutes trente, c'est un peu rapide ») ou encore celle de Patrick Rambaud, qui nous gratifie d'un joli calembour, « Moi, je croyais que c'était le week-end de la Toussaint », reste que JP Toussaint n'a peut-être simplement pas fait le bon choix dans sa maison d'édition pour obtenir finalement le Goncourt.
Bon, d'accord, nous étions plutôt orientés, comme Jorge Semprun, vers Delphine de Vigan, mais n'allez pas nous taxer de pro-Hachette pour autant. Non, les quelques réflexions que la situation inspire à Pierre Assouline sont bien plus impertinentes. Car si Marie N'Diaye est la première femme depuis 11 ans à obtenir ce maudit Goncourt - pour 10 € de dotation, ne l'oublions pas... - il faut rappeler avec Passou qu'elle officiait voilà quelque temps encore chez Minuit, l'éditeur justement de Toussaint, avant de passer chez Gallimard. La petite histoire de l'éditeur qui fait la sortie des lycées pour faire signer un contrat d'édition laisse rêveur, mais voilà : femme peut-être, mais publiée chez Gallimard avant tout. (profitez du lien, on y découvre avec plaisir le menu des Académiciens Goncourt...)
Finalement, que M. Toussaint s'enorgueillissent d'être resté chez Minuit, l'éditeur qui laisse des petites étoiles dans les yeux et sur ses couvertures, et que l'on abandonne les prix entendus : « Minuit sonne toujours autrement qu'une autre heure. » (Xavier Forneret)