Comme nous l’annoncions il y a quelques jours, le débat sur l’Identité Nationale est en train de foirer grave. Ce n’est déjà plus un débat, c’est devenu une « auberge espagnole » où tout le monde ou presque apporte ce qu’il veut et surtout ce qui l’arrange.
C’est ainsi qu’on a pu entendre Martine Aubry, probablement soucieuse de récupérer le vote des postiers aux régionales, affirmer que l’identité française c’est les services publics. Dans le même temps, Ségolène Royal a laissé entendre qu’elle pensait que c’était la Marseillaise et le drapeau tricolore. Comme quoi quand on débat « sur le fond » tout peut arriver, même à Ségolène Royal de penser… Interrogés par nos soins, Josette et Marcel sont quant à eux toujours persuadés que c’est l’amour de la (vraie) galette-saucisse qui constitue le cœur des valeurs auxquels tout citoyen français se doit d’adhérer, sans réserve ni surtout modération nutritionnelle.
Avec tout ça et le reste trop copieux pour être mentionné, Ernest Renan, l’auteur de Qu’est-ce qu’une Nation ?, n’a plus qu’à se démerder pour faire le tri depuis le paradis des intellectuels disparus.
Et ça ne va pas être de la tarte vu que l’ouverture officielle du débat sous l’égide de l’administration préfectorale ne peut que contribuer à rajouter de la confusion à la cacophonie.
Pour ne rien cacher à ses lecteurs, « Restons Correct ! » se délecte d’avance, se pourlèche déjà les babines blogosphériques des conneries que la poursuite du débat va nécessairement produire. Promis : on vous en fera profiter, en exclusivité comme d’hab’ !
Alors, puisque tout le monde est incité à y aller de sa contribution, y’a pas de raison qu’on se gêne. C’est ce que viennent de faire une grosse soixantaine de députés de la majorité, inconnus du grand public pour la plupart à l’exception de ce malheureux David Douillet, en réclamant dans une tribune parue hier dans le Monde un grand emprunt qui ressemble à quelque chose : 50 milliards d’euros au minimum, si possible 100.
On comprend tout de suite que dans l’esprit éminemment patriotique de ces honorables parlementaires il n’est pas question de se contenter d’un petit emprunt de gonzesse, si ce n’est de tarlouze comme l’aurait sans doute dit à leur place un désormais célèbre dirigeant du foot hexagonal.
Pour eux c’est donc clair : l’Identité Nationale c’est la dette publique, celle à laquelle se doit de souscrire dans l’enthousiasme et l’allégresse républicaine tout vrai Français qui se respecte.
L’idée qu’il puisse être préférable de réajuster la dépense publique en fonction des recettes escomptables pour financer ce que le dit emprunt est supposé contribuer à faire ne les a pas effleuré. D’autant moins que la plupart d’entre eux comptent sans doute faire généreusement profiter leur circonscription du surcroît de manne publique escomptée. Règle n° 1 quand on est député : assurer sa réélection avec l’argent du contribuable…
Vive la République, vive la France et que le Dieu des prélèvement obligatoires bénisse notre Identité Nationale ! …