« Still Walking » de Kore-Eda Hirokazu ( Pyramide)
Sortie le 21 octobre 2009
Au cinéma la thématique autour des réunions de famille ne manque pas ; les versions varient de la comédie au drame intégral comme ce « Festen » danois de Thomas Vinterberg, vraiment très bien.
Mais quand le sujet nous vient du pays du soleil levant , l’étonnement lié à la curiosité est encore plus surprenant . Je ne sais si Kore-Eda Hirokazu, représente un archétype particulier en la circonstance, mais sa vision des choses est extraordinaire, d’une humilité confondante .
Kore-Eda Hirokazu, le réalisateur
Peu de moyens dans la longue et parfois lente mise en scène, des dialogues, minimalistes ,un minimum de jeu pour les acteurs, et pourtant tout un décorum se met en place , avec un inédit aujourd’hui pour le septième art : l’application de la fameuse règle des trois unités.
« Still walking » se déroule effectivement pendant une seule journée d’été à Yokohama au sein d’une famille qui commémore la disparition du frère aîné. Quinze ans plus tôt, il tentera de sauver un enfant de la noyade.
Prétexte ou vœu pieux, ces retrouvailles se confinent principalement dans les préparatifs du repas et le repas lui-même. C’est toute une cérémonie, avec ses codes particuliers, qui peuvent nous échapper, mais qui réussissent néanmoins à nous captiver par leur élégance, leur sobriété , et la sérénité qui s’en dégage .
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On est loin des règlements de compte, même si dans l’étouffé des regards, le murmure des cloisons , chaque tension est perceptible . Elle est plus particulièrement personnalisée par le père, magnifique dans son refus de communiquer . Je dis magnifique en raison de l’interprétation de Yoshio Harada et la véracité des choses .
Entre la fabuleuse interprétation des grands parents , le jeune Shoheil Tanaka tire bien son épingle du jeu
Il arrive même à en être drôle quand on le sent prêt à craquer pour un sourire ou un enfant qui le regarde dans toute son innocence. Et que dire alors du personnage de la mère ,tout aussi bien joué par Kirin Kiki dans les nuances de la vieille dame qui sans élever la voix , et sous son air débonnaire ,réussit à dire tout ce qu’elle a sur le cœur .