Mademoiselle Chambon

Par Gicquel

« Mademoiselle Chambon » de Stéphane Brizé
Vu au Cinéma

C’est une très belle affiche. D’abord Stéphane Brizé que l’on a vu débuter en Touraine (ma région d’adoption ) il y a dix ans  avec « Le Bleu des villes» a depuis signé « Je ne suis pas là pour être aimé » (Patrick Chesnais, apprend le tango, et c’est merveilleux) et «  Entre adultes », variations sensibles sur les rapports humains.

Et puis vient le couple Sandrine Kiberlain -Vincent Lindon qui séparé à la ville, se retrouve sur le grand écran dans une partition inattendue

Un récit d‘Eric Holder , est pour la première fois porté à l’écran. C’est l’histoire de Jean, quelqu’un de bien, bon maçon, bon fils, bon père et bon mari. Un jour il croise la route de Mademoiselle Chambon, l’institutrice de son fils.

Jean parle très peu et elle n’appartient pas à son monde. Mais les sentiments ont d’autres préoccupations quand sous l’effet de l’indicible, deux êtres en viennent à se comprendre, à s’aimer. Sans effusion particulière, ni déclaration fracassante.

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L’écriture légère d’Holder rend ici l’évanescent palpable et intriguant. Dans l’espoir d’un autre amour, Jean et Véronique rêvent en silence, dans l’inconfort d’une mélancolie qui affleure. Pour ne pas se heurter, et préserver l’environnement paisible de leur quotidien.

Toute la fragilité des émotions prend alors le pas sur cette valse des sentiments indécis.

La caméra de  Stéphane Brizé qui donne le ton de ce tempo moderato déteint à merveille sur le jeu de Vincent Lindon et Sandrine Kiberlain, mais aussi sur toute une distribution qui de Aure Atika la femme de Jean ,à Jean-Marc Thibault , son père , participe à ce film unique.

Le générique de fin murmuré sur un refrain de Barbara est l’ultime touche de mélancolie à ce tableau au pastel tendre. Tout en nuances.