« Adoration » de Atom Egoyan ( TF 1 Video )
Sortie le 21 octobre
Sur le papier « Adoration » n’a rien d’engageant. Déjà le titre … Ensuite, des thèmes assez courants ( Israël, le terrorisme, l’adolescence , internet .. ) , qui ne portent pas forcément au « divertissement » . Enfin des acteurs au CV un peu passe partout . Bref, pas de quoi en faire un plat .
Et pourtant ce film c’est le cinéma par excellence, qui vous prend rapidement par la main et ne vous lâche plus jusqu’au dénouement, absolument inattendu .
J’ai voulu le regarder pour son réalisateur, sur un vague mais bon souvenir de « La Vérité nue » et surtout « The Adjuster » où jouait déjà Arsinee Khanjian une fidèle . Comme quoi il faut toujours faire confiance aux hommes, cette « Adoration » étant à mes yeux une réussite exemplaire .
- Atom Egoyan ici avec Devon Bostick, un directeur d’acteur attentif
Egoyan s’inspire de l’histoire d’un Jordanien qui avait envoyé sa petite amie enceinte dans un avion avec dans son sac à main , une bombe dont elle ignorait l’existence.
Le film suit alors le récit d’un gamin qui raconte à sa classe comment son père est devenu terroriste. L’histoire qui se développe au fil de ses interventions rattrape la fiction cinématographie et devient un sujet de polémique sur Internet.Ce qui dépasse un peu l’entourage de l’ado surpris par tant d’imaginations. Car si ses parents sont bien morts et si son grand-père n’arrête pas de lui que son père était un meurtrier, c’est pour d’autres raisons … Du moins le pense-t-on !
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Alors où est la vérité du film, celle de la fiction , l’ado affabule-t-il ou bien est-ce la toile qui dans sa tchatche incontrôlée réussit à bouleverser les informations ? Voilà le genre de questions qui s’égrènent au fil des images, sans prendre la tête. Le réalisateur sait très bien comment parler de sujets sensibles et douloureux, sans en faire des tonnes.
Malgré une technique cinématographique casse-gueule : une construction en puzzle avec des flash-back pour rassembler le tout . Et dieu sait qu’il fonctionne ici parfaitement.
Arsinee Khanjian , et son élève