Ne bouge pas ! Je vois ! ou plutôt j’entre vois,
Dans l’ombre qui s’épand sous ta jupe en ogive,
Le mystère imprécis de tes cuisses en croix
Dont le charme répons à mon expectative ;
Parmi la lingerie, impalpable tissu,
Plus léger qu’un feston de reine de légende,
Le duvet de ta peau se montre à ton insu
Et ta toison secrète est là comme une offrande.
Reste ! ne bouges pas ! je discerne, à présent,
Le contour incarnat du calice indécent
Que mon regard voudrait butiner à distance.
Statue indoue, au galbe immarescible et pur,
Je prosterne mon front dans ta magnificence
Et j’invoque à mi-voix ton sexe clair-obscur.
MAURICE DEKOBRA (1928)