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Bon. Pendant trois mois, le très liquide monsieur Besson va nous imposer des débats sur L'IDENTITE NATIONALE. Dans le même temps, le très redoutable monsieur Hortefeux va embaucher massivement des agents de la force de l'ordre. Pour faire respecter ladite Identité Nationale peut-être. Mais me voilà bien ennuyé avec ça. L'Identité, c'est d'abord un sujet qui a un nom que l'on peut nommer. La Nation, c'est un groupe d'appartenance déterminé par un territoire, une histoire, une langue, une culture. Si la Nation est un concept et que ses déterminants sont des personnages conceptuels qui en découlent comme dans un plan d'immanence, le débat annoncé tournera vite à l'arrachage de cheveux. Comment mon identité est-elle soluble dans la nation ? Par quels truchements ? La reconnaissance du drapeau, de l'hymne national ? Mais ce n'est plus alors le concept de nation qui est à l'oeuvre. C'est le concept de patrie. Compliqué n'est-ce pas ! Comme je ne souhaite pas devenir chauve, je me détourne tout de go de ce faux débat qui vise à capter l'électorat du front national et d'autres. Moi, ma nation, c'est d'abord ma maison avec ma compagne, notre bibliothèque et notre chat. Puis c'est notre quartier, Bacalan, avec les amis que nous y rencontrons. Puis c'est notre ville où nous avons nos habitudes, nos lieux, nos échanges. Nous y parlons tout aussi bien la langue des oiseaux que le français. Nous ne l'aimons pas pour elle-même mais pour ce que nous y réalisons de nos désirs. Si notre maison se trouvait dans un autre quartier d'une autre ville d'un autre pays, notre identité nationale se trouverait là-bas, avec, qui sait, la langue des gazelles pour oriflamme. L'identité nationale, c'est un mouvement sans fin dans un territoire sans frontière où s'incarne l'humain sans limite. Etcetera, etcetera...