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Poème d'Umar TIMOL.

Par Ananda

Ils savent les mots, tous les mots, il en savent toutes les finesses mais il en ont oublié le sens. Ainsi ils se réfugient dans le silence de peur d’ébruiter les vertiges de la sédition. Mais le silence est mêlé à un obscur plus vaste que les mots et leurs nervures. Alors ils se parlent, timidement d’abord, ils se laissent aller, ils osent y croire mais bientôt les mots, ceux qui rouent de coups, reviennent. Et ils se tiennent ainsi, à l’orée de l’absence. Mains usées par la lassitude. Yeux qui se cherchent. Peaux rongées par les défaites. Et ils aimeraient soudoyer les mots pour qu’ils les libèrent du cloaque des corps, pour qu’ils se rencontrent enfin, pour qu’ils se confondent enfin, un instant.  Et ils aimeraient les soudoyer pour qu’ils énoncent un autre silence, de plénitude empli, comme aux temps anciens.

Mais les mots les écartèlent en un lieu cerné par la solitude.

Il est sans doute trop tard.

Ils savent les mots, tous les mots mais ils en ont oublié le sens.

umar


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