Alors, oui, les livres numériques sont appelés à devenir des objets de convoitise et la multitude d'appareils qui permettent de lire les fichiers en tout confort ne manque pas de rendre les textes numériques eux-mêmes attractifs. « L'ampleur du piratage se développe à mesure que le marché des lecteurs ebooks croît et que la technologie utilisée pour accéder à de nouveaux contenus numériques devient si rapide que toute tentative pour légiférer sur la question équivaudrait à prendre la photo d'un train lancé », explique Fionnuala Duggan, directrice numérique chez Random House. Amusant, cela fait presque un an, jour pour jour, qu'une étude similaire et aboutissant aux mêmes conclusions a été publiée.
Alors pour s'en sortir, il est préférable de suivre les habitudes de consommation des internautes au plus tôt. Selon la Publishers Association, les deux tiers des ventes de livres numériques vendus l'an passé relevaient des domaines universitaires ou professionnels. Des ouvrages coûteux en version papier et que les étudiants tentent également de télécharger pour s'épargner des coûts abusifs. Or, les marges de l'édition sont déjà si comprimées, explique Simon Juden, directeur général de la PA qu'il deviendrait désastreux que l'édition en Angleterre ait à suivre le chemin de celle des États-Unis. « Il est faux de croire que la publication numérique est bon marché. Selon le droit communautaire, les versions numériques sont assujetties à une TVA à laquelle les livres imprimés ne sont pas. »
Et d'évoquer des frais fixes et généraux connus, mais pas forcément pertinents. Pendant ce temps, l'Angleterre souhaite mettre en place une version personnalisée d'Hadopi, arrivant jusqu'à la coupure de la ligne internet. Mais la loi, pas encore mise en application chez eux, et tout comme chez nous, déjà caduque pourrait être bien loin d'une solution viable pour assurer un commerce florissant à l'ebook.