Après tripotages comptables totalement illogiques et incompréhensibles et surtout rendus encore plus obscurs par une communication adéquate que n’aurait pas renié la DDR au temps du mur de Berlin, l’UBS est toujours dans une situation critique.
Le flot de fuites de capitaux augmente encore, le résultat avoué est toujours largement dans le rouge, l’arrogance maison n’a pas changé d’un pouce, bref, alors que les vrais banquiers ont remboursé les aides étatiques et refont des bénéfices parfaitement immoraux, l’UBS n’a pas remboursé le trou creusé dans le Stabfund (au moins 30 milliards de dollars) et continue de voguer dans les pertes les plus sombres.
C’est dire les capacités proverbiales de son management. Faire des pertes opérationnelles en 2009 relève du record du monde pour une banque.
Les clients ont parfaitement compris qu’il fallait partir pendant qu’il en était encore temps. Si UBS a été considérée un temps comme too big to fail, aujourd’hui elle est vraiment too bad to follow.
Même les concurrents du secteur suggèrent de ne pas acheter le titre, et pour ceux qui sont restés collés avec, de le conserver. Ce qui revient à dire qu’aucune lueur d’espoir ne vient aux mirettes des professionnels à moyen terme.
On a beau avoir été cherché un vieux politicien cycliste et un as de la bricole bancaire, rien n’y fait. La confiance est définitivement rompue, et à juste titre quand on voit le manque total de clarté dans la communication des résultats et surtout dans la détermination comptable de ces derniers.
En plus, dans ce résultat, le coût colossal pour le contribuable des frasques fiscales aux USA de la belle banque aux trois clés n’est pas inclus, « puisque la loi ne permet pas de le faire« , comme dirait le politicien de base de droite.
En attendant, face aux PME en mal de crédit, celle qui était too big to fail n’a pas changé de discours : elle élimine les canards même pas boiteux sans aucun égard, vu qu’elle n’a bientôt plus de quoi leur prêter. Elle ne sert donc plus à rien.