J. Dray s’entretient plus de deux heures des blogueurs dans l’antre de Vendredi Hebo. Les discussions portent sur l’affaire judiciaire qui le concerne, il livre aussi son sentiment sur le moribond parti socialiste, les récentes affaires en sarkozie, et la réforme de la justice. Des morceaux sonores choisis dans ce programme roboratif.
- Internet
C’est la seconde fois en moins de quatre mois que J. Dray donne une interview à des blogueurs. Qu’il considère comme sérieux, voire des fois bien meilleurs que certains journalistes. Il revient sur J. Séguéla, et ses déclarations débiles, les blogueurs et le meilleur d’entre eux, Sarkofrance :
Il prend l’exemple de l’activisme du net sur l’EPAD pour expliquer en partie le recul sur la candidature du fils du président. :
- L’affaire Dray, la justice
Plutôt serein sur le dénouement, J. Dray égraine chaque étape de son épreuve récente. Il tient pour principaux responsables de ses déboires ses “amis” du parti socialiste. Il espère les faire sortir du bois ceux qui l’on plongé ce calvaire en se présentant aux élection régionales en 2010, mais sans précipitation, “le poker m’a appris la patience“. Marqué, déçu par l’attitude des dirigeants du PS, J. Dray ne souhaite pas rompre définitivement (pour le moment,) “dans les histoires d’amour, je ne suis pas pour les ruptures brutales”. Il met aussi en cause l’UMP et en particulier le ministre du Budget E. Woerth qui fit une gestion très politique du dossier :
J. Dray raconte comment la presse s’est enlisée, toujours à l’affut des scoops, publiant à peu près n’importe quoi pour alimenter la rubrique “politicien verreux”. Il évoque des échanges vifs en particulier avec un journal qui un jour fut de gauche, Libération :
C’est l’occasion pour lui de donner son sentiment sur la réforme judiciaire :
Dans la perspective de cette réforme, J. Dray fait une conjecture sur ce qu’aurait pu être son affaire Un juge d’instruction indépendant là depuis le début aurait éventuellement évité l’instrumentalisation de la presse par la justice et surtout évité des coûts exorbitants inutiles.
J. Dray ne se prive pas pour égratigner E. Joly qui fit “la peau” de R. Dumas. Moins immaculée que sa légende et son entrée à Europe Écologie ne le laisse entendre :
Quant à l’affaire Clearstream, elle relève selon lui d’un traquenard de pieds nickelés, où D. de Villepin se fait berné par des amateurs, où N. Sarkozy au courant depuis toujours laisse ses adversaires s’enfoncer :
- La polémique R. Polanski/F. Mitterrand
Le député s’attache d’abord à démonter le mécanisme d’accaparement médiatique monté par le Front National, point de départ de l’affaire “Mitterrand”. La sortie de M. Le Pen sur le sujet n’est pas dû au hasard. Le visionnage de l’émission montre qu’en effet la lecture des passages du livre “la mauvaise vie” de F. Mitterrand était prémédité :
B. Hamon reste son ennemie intime au PS, il admet ouvertement l’avoir dans le collimateur. L’antagonisme entre les deux hommes date. Il critique vertement ses prises de paroles, en particulier lors des affaires, récentes (Polanski, Mitterrand) pour en conclure sur sa non-légitimité., “il se met dans les pas du Front National !“.
Il reste mesuré sur ces affaires et leurs protagonistes. À l’argument de la scission peuple versus élites, il répond que le peuple est une construction dont il faut se méfier. La thèse des castes dirigeantes qui s’autorisent tout, se pardonnent tout ne convainc pas J. Dray.
- Le parti socialiste, la gauche
Malgré d’immenses déceptions, J. Dray ne souhaite pas pour l’instant quitter le parti. Mais il constate le vide idéologique, programmatique et l’inaltérable guerre des présidentiables. Pour exister dans ce régime, “il faut être” présidentiable” :
Il en remet une grosse sur couche sur son porte-parole, B. Hamon. Symptomatique d’un parti à la dérive et pas crédible.
J. Dray ouvre des pistes de réflexion pour les progressistes. Embryon programmatique où il met au premier plan l’aspect social. La base de tous les combats. On peut résumer son propos à “la justice sociale contre la peur” :
La décroissance est une insulte. Ligoté dans une communication politique “positive”, ce terme n’est pas vendeur. Donc rejeté. De plus, il voit dans les décroissants une secte malthusienne :
- La sarkozie
Dans l’affaire de l’EPAD, J. Dray a soutenu mollement J. Sarkozy. Considérant qu’il y a eu des excès. Il ne voulait pas participer à l’hallali général. Il conteste l’argument de l’âge et les diplômes. Il propose de se concentrer sur l’arrivisme et l’aspect visible d’une toile beaucoup plus importante tissé par l’Élysée. Et dont on parle peu (Nomination de H.Proglio par exemple) :
Malgré tout, le président de la République est pris dans des contradictions inextricables. Entre des discours d’ordre moral, et ce qu’il montre de son mode de vie : La “carlisation”
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