Canal Académie - Damien Le Guay
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Les soins palliatifs sont plébiscités par les Français mais demeurent mal connus. Tels sont les enseignements d'un sondage qui vient de paraître (IPSOS, juin 2009) Près de neuf français sur dix (89%) considèrent que les soins palliatifs sont "une réponse nécessaire à la souffrance des personnes gravement malades ou en fin de vie". Ils sont 88% à estimer que les soins palliatifs permettent "aux personnes gravement malades de vivre le plus sereinement possible la fin de leur vie" et 87% à penser que cela permet de "mourir dans la dignité".
Mais, dans le même temps, près de la moitié des personnes interrogées (47%) s'estiment plutôt mal informées et 16% très mal informées sur les soins palliatifs en ce qui concerne leurs conditions d'accès, le contenu des soins ou leurs modalités de remboursement.
Le docteur Godefroy Hirsch est médecin, il fut généraliste pendant 10 ans, responsable de l'équipe d'appui de soins palliatifs du Loir et Cher. De 2007 à 2009 il fut président de la SFAP (société française d'accompagnement des soins palliatifs), la société savante des soins palliatifs qui regroupe 5 000 soignants et, via 200 associations, 25 000 bénévoles.
Comme expert et praticien, il fut auditionné par la seconde commission Léonetti (intervention du 9 septembre 2008) visant à évaluer la loi Léonetti (votée le 22 Avril 2005), suite à l'affaire Chantal Sébire.
Des questions sur la fin de vieDeux positions prévalent dans notre société au sujet de la fin de vie. D'une part l'idéal d'une mort inconsciente, dont on ne se rend pas compte, qui intervient sans prévenir, dans le sommeil. D'autre part le refus viscéral de la souffrance physique. Les soins palliatifs ne viennent-ils pas ébranler cette double demande sociale ? Accompagner la vie jusqu'au bout, n'est-ce pas vivre sa mort et ses derniers instants ? Accompagner la fin de vie, n'est-ce pas exposer encore un peu plus un individu à la souffrance ?
Sur toutes ces questions, Godefroy Hirsch, loin des débats de tribunes, des effets de manche, des positions tranchées, nous fait part de son expérience et aborde tous ces sujets délicats, fragiles, incertains, sans réponses toutes faites, avec la délicatesse apprise au fil des années de pratique.
Il reste fidèle aux deux définitions des soins palliatifs. Celle de Cessily Sanders, fondatrice des soins palliatifs : "il y a tant de choses à faire quand il n'y a plus rien à faire". Celle, aussi, de la Sfap : "soigner et accompagner ensemble".
Par Canal Académie - Damien Le Guay - Nombre de lectures web de cet article (hors podcasts, smartphones et tablettes): 3348 fois - Contenu mis à jour le 03/11/2009
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