Dans l'embrasure de la porte

L'embrasure de la porte. J'y étais debout. Les étudiants composaient. Je les surveillais sans trop de conviction.Chaque fois que j'arrivais, elles accouraient. Elle et ses copines. Marie. Elles m'ont donné un nom de héros de fuilleton amoureux. Elles l'acompagnaient, la soutenaient. Je lui avais souri une fois. Elle était heureuse et leur a dit: Il s'intéresse à moi!
Elle ressemblait à un petit lapin, avec son visage tout mignon. J'étais à mille lieux de penser qu'elle était si amoureuse! Elle rôdait autour de la salle ce matinlà. Les couloirs étaient vides. Je me dirige vers la porte ouverte. Me tiens un moment debout. Dans l'embrasure. Loin du regard des étudiants absorbés par leur examen. Un rectangle de lumière sur le sol et elle qui s'approche de moi, émue, tremblante.
Je lui demande: Qu'est ce que tu as Marie?
Et elle, en se jetant contre moi, plutôt en se hissant, m'entourant de ses bras: C'est toi!
Je la serre rapidement en me demandant si on peut nous voir de la salle. Elle vient chercher ma bouche.Je lui donne un bref baiser. Ses lèvres sont pleines d'envie. Gonflées et douces.Instant émouvant de tendresse fébrile de désir volé, pris à la hâte, dans la crainte des regards. Sur le sol l'ombre de nos corps enlacés. Elle est soulagée. Je suis à elle. Nous allons nous revoir et commencer une belle aventure!