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Trois femmes puissantes de Marie N'Diaye mérite le prix Goncourt 2009 même si ce n'est pas vraiment un roman mais plutôt trois longues nouvelles seulement reliées entre elles par des personnages secondaires. On y retrouve l'écriture parfois oppressante de Rosie Carpe et ces touches incomparables de fantastique aux marges de la magie ou de la démonologie. Dans la première partie, le père de Norah se réfugie la nuit dans son flamboyant. Dans la deuxième, Rudy, le mari de Fanta se voit assailli par une buse vengeresse qui exprime ses remords, ses impuissances... Quant à la troisième, la plus terrible, Khady Demba, la veuve réprouvée et chassée, vit dans un état permanent de stupeur mentale cernée par des chimères. Un bon prix Goncourt donc. Mais je regrette que Laurent Mauvignier n'ait pas obtenu la moindre voix car son roman est l'un des meilleurs qu'il nous ait été donné à lire ces dernières années. Notons enfin que sur les quatre candidats encore en lice, trois ont publié chez Minuit. L'histoire de la littérature a déjà retenu la maison de Jérôme puis Irène Lindon et ce n'est pas terminé. Aucune complaisance rue Palissy, d'aucune sorte. Ce n'est pas le cas partout, hélas.