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La Bérézina !

Publié le 02 novembre 2009 par Misterrugby

Comme la semaine dernière en Angleterre (défaite 34-12), le XIII de France n’aura résisté qu’une mi-temps face aux Kiwis néozélandais, champions du monde en titre. La vaillance des tricolores n’aura pas suffi.

La Bérézina !

Sébastien Martins, auteur du premier essai des Bleus, avait sonné la charge en première période. Photo DDM, Didier Donnat.

Le pari était risqué. Exporter le rugby à XIII dans l’antre du rugby à XV. Oublier les Michalak, Poitrenaud et autres Kelleher, le temps d’une soirée. Ce pari – et c’est peut-être l’une des satisfactions du soir – a été gagné. Le public a répondu présent. « La Marseillaise » a résonné fort dans les travées d’Ernest Wallon. Le « Haka », lui, était comme à son habitude : fort en émotions.

Il n’en a pas pour autant pétrifié le XIII tricolore. Les Bleus attaquent le match par le bon bout et répondent présents à l’énorme défi physique proposé par les Kiwis néozélandais. L’ailier Nicolas Piquemal rate même l’ouverture du score de quelques centimètres après un coup de pied à suivre judicieux de Teddy Sadaoui. Petit à petit les Kiwis se mettent dans le match et le capitaine Benji Marshall profite des courants d’air de la défense française pour marquer le premier essai. L’ailier Sam Perrett, impressionnant hier soir et élu à juste titre homme du match, inscrit le deuxième essai quelques minutes plus tard suite à une chandelle de Nathan Fien dans l’en-but français. 10-0 en douze minutes, on se dit alors que la soirée s’annonce longue et difficile pour les tricolores.

Bentley met le feu

C’était sans compter sur le jeune Kane Bentley, 22 ans à peine. Le natif d’Auckland porte depuis le début de la saison les couleurs du XIII de France. Chose assez rare dans le XIII, il a la particularité de jouer casqué au même titre que son frère Andrew, remplaçant hier soir. En première mi-temps, on a vu que son casque noir. Au four et au moulin, en attaque comme en défense. C’est même lui qui est à l’origine du premier essai français inscrit en force par le Catalan Sébastien Martins. On peine à y croire, les Français font jeu égal avec les champions du monde néozélandais, imposant même par instant le défi physique. Les Kiwis cafouillent le rugby mais restent néanmoins dangereux. Bien aidé une nouvelle fois par une défense française approximative, Isaac Luke sème la zizanie dans les 40 mètres et sert sur un plateau Lance Hohaia qui s’en va refroidir un stade Ernest Wallon jusqu’alors en éruption. La sirène retentit. Les Kiwis mènent 16-6.

Dix minutes de calvaire

Alors que les Bleus reviennent sur la pelouse, tout le monde se souvient de la deuxième mi-temps catastrophique réalisée la semaine dernière à Doncaster. En tête 12-4 au repos, ils s’inclinaient 34-12 quarante minutes plus tard. L’envie affichée en première période est toujours présente en ce début de deuxième mi-temps. Thomas Bosc, très précieux durant le premier acte, tape à suivre pour James Wynne. Ce dernier profite de l’en-avant de Soliola pour aplatir en terre promise. La France revient à 16-12. On se met alors à rêver d’un exploit hors du commun. Les semi-professionnels tricolores commencent à faire douter les meilleurs joueurs du monde. Mais l’illusion n’aura duré que 50 minutes. Exténués physiquement, les Bleus cèdent une première fois et Sam Perrett en profite pour marquer en coin. S’ensuivent quatre nouveaux essais en l’espace de dix minutes. Tour à tour, Waerea-Hargreaves, Nuuausala, Hohaia et Sa’u profitent des largesses défensives françaises. Dix minutes portes-ouvertes durant lesquelles les clés de la concession France auront tourné de mains en mains. Le score est de 46-12 à l’heure de jeu.

La fête était belle

Reste alors vingt minutes de jeu. Le public tente d’haranguer ses joueurs mais les tricolores sont atteints. Peut-être plus moralement que physiquement. La marée noire a fait des ravages mais les Bleus tentent malgré tout de garder la tête hors de l’eau. La différence entre les deux équipes est trop importante. A l’issue de la rencontre, le capitaine Olivier Elima résumait bien les choses : « Il y a quatre divisions d’écart entre nous. » Les trois derniers essais encaissés dans les cinq dernières minutes sont anecdotiques. Les Bleus sont épuisés. Ils sont allés au bout d’eux-mêmes. « Je suis très fier de mes joueurs », conclut Olivier Elima. La France a perdu, le score est lourd, mais qu’importe, la fête était belle.

Source : www.actutoulouse.fr


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