Le 2 novembre 2009
Objet :
« Journée internationale pour l’euthanasie »
Monsieur Jean-Luc Romero
Président de l’A. D. M. D
50, rue de Chabrol
75010 PARIS
Fax : 01 48 00 05 72
Courriel :
Monsieur,
Votre intervention en faveur de la Journée internationale pour l’euthanasie », retransmise ce jour sur une station de radio nationale, afin de donner un large écho à cette manifestation, m’offre une nouvelle occasion de vous féliciter pour votre combat sans relâche.
Néanmoins, son issue semble encore bien loin de portée, si j’en juge d’après la nouvelle mouture de la loi Leonetti, qui prend le contre-pied exact de la déclaration prometteuse du 11 février 2007, faite par Nicolas Sarkozy durant la campagne présidentielle. Vous avez pu ainsi mesurer, entre-temps, combien il y a loin des promesses à leur concrétisation, car choisir Jean Leonetti pour revisiter sa propre loi n’était pas du meilleur augure pour en changer. C’est pourquoi j’attends avec impatience que Manuel Valls honore son engagement public du 2 décembre dernier, en déposant sa proposition de loi visant à « encadre l’aide active à mourir », car Ségolène Royal est loin d’avoir agi jusqu’ici dans le sens de sa promesse faisant l’objet de sa lettre du 16 mars 2007 à votre intention.
Au-delà de ces considérations politiciennes, je regrette surtout, une fois de plus, que vous n’ayez toujours pas osé lancer sur la place publique le débat maintes fois proposé, et dont le but serait de dénoncer les mensonges de la superstition moraliste, sur lesquels se fondent toujours les tenants du statu quo en matière d’euthanasie, sans rappeler ici nombre d’arguments mineurs déjà exposés.
Contrairement à ce que vous avez souligné au cours de votre déclaration, il ne s’agit pas seulement des parlementaires, même si la décision finale leur appartient, mais aussi de membres influents de la société civile, parmi lesquels Patrick Pelloux, médecin urgentiste, le Conseil consultatif national d’éthique ainsi que nombre de médecins à titre personnel, tel le docteur Piana de l’institution « La Maison de Gardanne », dont je serais bien le dernier à dénigrer l’action en faveur des soins palliatifs, comme m’en avait informé le documentaire poignant de Mireille Darc.
Il n’empêche que ce « moralisateur » s’octroie ipso facto le droit de vie et de mort sur ses contemporains, ainsi que j’ai pu en juger d’après ses propos mettant fin à un éventuel débat sur les valeurs de Bien et Mal, fictivement érigées en absolu, à propos de quoi l’humanité n’est toujours pas sortie de son « obscurantisme », comme je m’en suis amplement expliqué dans ma lettre du 18 septembre 208 à Nicolas Sarkozy, à laquelle, malgré mon insistance, vous n’avez pas trouvé d’objections à opposer.
Je ne reprends pas ici, bien entendu, mes arguments dénonçant les fictions du « moralisme », sur lesquelles continue de fonctionner notre époque dite moderne, puisque vous en avez été amplement informé, mais je vous exhorte, une fois de plus, à mettre tous ces moralisateurs publics, opposants à la libéralisation de l’euthanasie, face à LA Vérité éternelle absolue – certes, je concède que tous les menteurs freinent des quatre fers pour l’affronter, car cette confrontation aurait trop de conséquences sur le devenir du monde, et c’est pourquoi jusqu’ci ils ont préféré empoisonner Socrate, crucifier le Christ, brûler Giordano Bruno et excommunier Spinoza !
Il vous reste à suivre leur trace, ce qui est d’autant moins dangereux à une époque où l’on risque tout au plus le bûcher médiatique, mais la confrontation serait d’autant plus profitable pour les tenants du Christ qu’elle permettrait de redonner son contenu exact à sa Parole de vérité, pervertie jusqu’ici par la foule superstitieuse.
Je vous remercie de votre attention et vous prie d’agréer, Monsieur, mes salutations distinguées.